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Lot n° 27

VIERGE À L'ENFANT Bretagne, début du XVIe siècle...

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VIERGE À L'ENFANT Bretagne, début du XVIe siècle Bois (tilleul ou peuplier?) ; polychromie Petites reprises de la polychromie H. 130 cm Cette Vierge à l'att itude recueillie, était probablement destinée à être placée en hauteur, adossée à un support. Comme elle, l'Enfant qu'elle tient dans les bras regarde vers le bas. L'att ention que le sculpteur a porté aux détails naturalistes se refl ète sur les personnages. C'est sous les traits d'une jeune fi lle, presque fragile sous son manteau aux profonds plis en cuiller, qu'apparaît Marie. Notre Vierge est d'une grande délicatesse. Les lèvres sont fi nes, légèrement entrouvertes, et les commissures appuyées comme on le voit aussi dans la Vierge de Plomeur (fi g. 1). Elles ne sont pas couronnées, leurs cheveux simplement retenus en arrière par deux mèches qui accompagnent la courbe du front. Quant à l'enfant il est menu, les jambes potelées, att endrissant par sa fragilité dans les bras de a mère protectrice. Cet homme imberbe et tonsuré porte le froc marron des moines franciscains. La polychromie appliquée sur une toile apposée sur le bois sculpté donne à ce portrait un rare réalisme dans l'expression du visage et dans le plissé du capuchon qui enveloppe ses épaules par-dessus la robe de bure. Sur sa poitrine, un petit édicule à fronton triangulaire porté par deux colonnes abritait jadis les reliques destinées à la piété des fidèles. Le buste devait reposer en applique comme le suggère le dos simplement ébauché. L'intérieur est évidé pour en diminuer le poids. Le cou puissant soutient une tête délicate, légèrement inclinée vers la gauche. Ses yeux en amande s'ouvrent sous la ligne régulière des arcades sourcilières. Les ailes rectilignes du nez soulignent les pommettes hautes. Les joues sont creusées, les sillons nasolabiaux profondément marqués autour d'une bouche entrouverte qui renforce l'air tragique de son regard lointain. La qualité d'exécution de notre franciscain, la psychologie intériorisée de son expression suggèrent qu'il s'agit de l'oeuvre d'un grand artiste de la Renaissance italienne, dans la lignée d'un maître comme Francesco di Giorgio Martini (Sienne, 1439-1501) à qui l'on doit notamment un portrait poignant du jeune saint François épousant la Pauvreté (fig. 1).

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