Intrigués par le titre de l’œuvre, nous sommes tentés de chercher les personnages ou le paysage qui se cache derrière les masses colorées — pyramide irisée au premier plan, flammèches floues au second. Il serait séduisant aussi de se débarrasser de ces interrogations en percevant là une pure composition numérique, dont il n’est pourtant pas question : le photographe travaille à l’argentique. Ce faisant, il déploie des espaces inédits entre le monde et nous, et nous invite à une nouvelle connivence avec les objets sous la forme d’une abstraction colorée. Dépourvus de leur apparence ordinaire, les objets échappent à leur condition de biens utilitaires ou consommables, pour devenir une pure réalité visuelle, révélée par l’image.
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