• Emmanuel CHABRIER. L.A.S., Paris 5 mai 1884, à un « cher et illustre collègue » [Franco Faccio] ; 2 pages et demie in-8. [84-7]
Belle lettre au compositeur et chef d’orchestre italien Franco Faccio (1840-1891), en réponse à son invitation aux Concerti Popolari de Turin pour l’Esposizione Generale Italiana.
Il aurait été heureux de se rendre à Turin : « Hélas, Turin est loin, les frais de déplacement sont considérables et de plus, je ne puis guère tarder de filer à la campagne afin d’entreprendre des travaux commandés par Lamoureux, en vue de la saison prochaine. – Quand irai-je en Italie ? je n’en sais rien : il faudrait, pour cela, que j’eusse un ouvrage, soit opéra, soit ballet ; si, grâce à votre haute influence, vous aviez bien voulu parler en ma faveur, peut-être y aurait-il eu moyen d’emmancher l’affaire. […] En fait de détails biographiques, cher collègue, je n’ai que bien peu de choses à vous dire. Je suis encore dans les nouveaux venus, quoique la quarantaine fasse grisonner mes cheveux rares ; vous devriez bien me passer un peu des vôtres : d’abord, ils sont noirs et vous me paraissez en avoir suffisamment pour deux. –J’ai dans mes cartons mon opéra de Gwendoline, avec Catulle Mendès ; cet opéra attend le bon plaisir d’un directeur ; j’ai de la musique de piano, à 2 et 4 mains. Bref, mon bagage est léger, attendu que je me suis mis à la musique assez tard, étant resté fort longtemps ici dans les bureaux du Ministère de l’Intérieur. Vous voyez donc, cher ami, qu’il n’y a pas là de quoi faire rêver vos belles compatriotes ; cela m’eût été bien agréable, mais je dois y renoncer. Sur ce, mon cher maître, allez-y d’España et pensez à moi ! »…
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