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Lot n° 65

Attribué à ANDRÉ-CHARLES BOULLE (Paris, 1642-1732)...

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GRAND CARTEL ET SA CONSOLE D'APPLIQUE À FIGURE DE MINERVE Marqueterie d'écaille brune et de cuivre ; bronzes dorés ; laiton ; émail ; acier et verre H. 160 cm, L. 67 cm, P. 28 cm Signé, gravé au revers du mouvement : Mynüel à Paris. Ce grand cartel marqueté d’écaille brune et de cuivre, richement orné de chutes de bronze doré, se compose d’une pendule sur pieds à griffes en appui sur une console d’applique. Une figure de Minerve trône en cimier. Une plaque en relief vient enrichir la base d’un décor allusif à l’accession du Grand Dauphin de France à la couronne d’Espagne qui deviendra roi sous le nom de Philippe V (1724-1746) après avoir épousé la reine Isabel de Farnesio. La même composition symbolique à deux femmes entrelacées sur une peau de lion décorée du collier de l’Ordre de la Toison d’Or et de celui de l’Ordre du Saint-Esprit se retrouve sur une pendule de la collection du Palais Royal de Stockholm (fig. 1). Attribuée à Boulle et Fils, celle-ci est signée par le maître horloger de Rouen Jacques Gloria alors que la nôtre est signée par Louis Mynuel (1675/1680- 1742), marchand horloger privilégié du Roi suivant la Cour en 1705. Il a fourni les mouvements des pendules destinées aux plus grandes Cours d’Europe (de Parme, de Pologne, de Suède…) dont une aux Quatre parties du monde livrée à l’Électeur de Cologne. Il a souvent confié la réalisation des boîtes au fameux ébéniste, sculpteur et ciseleur du roi André-Charles Boulle (actif, 1672-1732). Pour cet ensemble, Mynuel a de nouveau fait appel à Boulle comme le suggère non seulement la plaque aux colliers du Saint-Esprit et de la Toison d’Or mais aussi la finesse de la marqueterie réalisée en première partie et le riche répertoire ornemental des bronzes. Vitrée, la caisse est cantonnée à la base du cintre de quatre figures féminines en terme soulignant le cadran orné au centre d’un coq aux ailes déployées. Les aiguilles en acier bleui indiquent l’heure inscrite en chiffres romains sur les douze plaques émaillées. Les montants à pans coupés sont amortis par quatre mascarons feuillus à visage de satyre emplumé. C’est un motif cher à André-Charles Boulle que l’on retrouve dans son mobilier à partir de 1705, notamment sur la table à six pieds conservée à Munich (fig. 2). La console est timbrée sur le plateau d’une agrafe ornée d’une personnification de la Philosophie tragique, caractéristique de l’Œuvre de Boulle et de ses fils. Le masque dit d’Héraclite en pleurs revient comme un leitmotiv dans les dessins du père (fig. 3 et 4) avant d’apparaître sur le bureau de Princes de Condé (fig. 5). Notre cartel, signé par l’Horloger du Roi Louis Mynuel, est enrichi d’une marqueterie et de bronzes Boulle. Ses dimensions en font un chef d’œuvre de l’horlogerie parisienne de la fin du règne de Louis XIV et du début de l’époque Régence. Il est conservé avec sa console d’applique d’origine.

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