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Lot n° 28

COMMODE D'ÉPOQUE LOUIS XV Estampille de Mathieu...

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COMMODE D'ÉPOQUE LOUIS XV Estampille de Mathieu Criaerd En laque de Chine et vernis européen à décor rouge et or sur fond noir, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre Sarrancolin restauré, la façade à décor de branchages fleuris animés d'oiseaux et papillons ouvrant par deux tiroirs, les pieds cambrés agrémentés de sabots en bronze, estampillée M.CRIAERD sur les deux montants droits; accidents H. : 85 cm (33 ½ in.) l. : 117,5 cm (46 ¼ in.) P. : 55,5 cm (21 ¾ in.) Mathieu Criaerd, reçu maître en 1738 Provenance : Vente à Paris, Palais Galliera, le 28 novembre 1972, lot 151. Collection parisienne. A Louis XV ormolu-mounted, Chinese lacquer and japanned commode, stamped by Mathieu Criaerd Les productions de laque venues d'Asie fascinèrent dès le XVIIe siècle les européens qui les découvrirent grâce aux importations des Compagnies française et hollandaise des Indes Orientales. Et cette fascination perdura tout au long du siècle suivant. L'utilisation de la laque orientale dans le décor des meubles commence dès le début du XVIIIe siècle pour s'amplifier vers 1730, à partir du réemploi de panneaux issus des rares paravents ou des cabinets en laque passés de mode pendant la Régence. Les marchands-merciers ont le monopole du commerce des laques qu'ils achètent à prix d'or et font créer des tables cabaret à partir de plateaux de laque puis armoires et commodes, dont l'un des premiers témoignages est la commode livrée en 1737 par le marchand Thomas Joaquim Hebert (1687-1773) pour le cabinet de retraite de Marie Leczinska à Fontainebleau. Plusieurs commodes estampillées de Mathieu Criaerd (1689-1776) sont ornées de panneaux de laque de Chine à décor de pivoines et volatiles qui semblent provenir du même cabinet ou paravent que la présente commode : - Une commode de plus petite taille précédemment acquise auprès de Maurice Segoura en 1978 a été vendue par Sotheby's New York, le 16 mars 2012, lot 199. - Une commode très proche de la nôtre, dont le décor de la façade est également délimité par un galon de rinceaux or sur fond noir provenant de l'ancienne collection d'Olivier Aaron, a été vendue à Paris, hôtel Drouot, le 9 octobre 2019, lot 475. Munie des mêmes poignées feuillagées et entrées de serrure, le tablier de même forme, elle est cependant de taille plus modeste (largeur : 99 cm) et munie d'un dessus de marbre brèche d'Alep. C'est peut-être par l'intermédiaire du marchand-mercier Thomas Joaquim Hébert, pour lequel Mathieu Criaerd travailla à plusieurs reprises - notamment pour des meubles livrés à la Couronne - qu'il eut accès à ces panneaux si précieux. Leur motif, typique des laques de l'époque Qianlong, semble lui avoir servi de modèle pour le décor en vernis européen à l'imitation de la Chine qui orne une commode présentée par Sotheby's Monaco, le 21 février 1988, lot 769. Étant donné la difficulté d'approvisionnement et le coût très élevé des laques venues d'Orient, Matthieu Criaerd, à l'instar de nombre de ses confrères, fit fréquemment usage de vernis européen pour en devenir l'un des plus brillants représentants. Aussi, la rareté des commodes de laques parvenues jusqu'à nous les rend-elle d'autant plus précieuses.

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