Théophile-Alexandre STEINLEN. 2 L.A.S. (brouillons), [1903], à « Messieurs les Pères de la Constitution du Salon d’Automne » ; 4 et 4 pages in-8, enveloppe.
Deux versions de cette lettre cinglante sur le futur Salon d’Automne, avec des corrections et de légères variantes (l’une plus édulcorée que l’autre). On y lit les préoccupations de Steinlen, au moment d’organiser le futur Salon d’Automne, qui se tiendra au Petit Palais en 1903.
Il ne voit pas l’utilité d’un nouveau salon, « les anciens suffisant largement à étaler la médiocrité, l’insuffisance ou la suffisance de l’art contemporain. […] En principe, les salons n’ont rien à voir avec l’art et le vôtre n’échappera pas à la règle ». Y figureront des « jeunes (?) qui, n’ayant pu ou su jouer des coudes et de l’échine n’ont pas trouvé place à la table “d’honneur” (si j’ose m’exprimer ainsi) des autres salons. Grâce au nouveau ils pourront, tout au moins, approcher du monde officiel – inspecteurs des Beaux-Arts, sous-secrétaires d’État – ministres – être félicités par Monsieur Loubet en personne – gloire insigne – et dès lors profiter (au sens belge) des prébendes gouvernementales, obtenir bourses, commandes et croix – au pis-aller les palmes académiques ». Comme dans tous les Comités, il faudra bien ajouter « quelques noms illustres aux moins ou pas connus, l’opération se dénomme “dorer la pilule”. Or je suis hélas insensible à ce qu’on appelle les “honneurs” […] J’ose m’obstiner à penser que l’art, l’art véritable a tout à perdre rien à gagner à être officialisé »… Il fustige ce temps « où l’art est devenu presque uniquement un commerce – le plus vilain des commerces »…
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