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Lot n° 10

Félicien Rops (1833-1898)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
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Le Calvaire I, 1882. Héliogravure en couleur. Signé dans la planche 'F. Rops'. Numérotée 100/150. Portant le cachet rouge 'GP' pour Gustave Pellet. Sur papier avec filigrane 'G. Pellet'. Tâches de rousseurs dans les marges et en bas de la planche. Encadrée (retirée du cadre). Eros. Thanatos. Deux éléments qui apparaissent fréquemment dans l'œuvre de Félicien Rops. Dans la gravure en couleur 'Le Calvaire', l'artiste associe l'érotisme et la mort à l'iconographie catholique. Le 'Calvaire' représenté dans l'iconographie traditionnelle avec le Christ en croix, flanqué de Marie et de Jean-Baptiste, est ici remplacé par une scène érotique macabre dans un espace rouge à l'aspect claustrophobe, dans un demi-cercle de bougies allumées. Un Christ en croix tente d'étouffer une femme nue avec un ruban noir. Au lieu de I.N.R.I., abréviation de Iesus Nazarenus, Rex Iudaeorum, la bannière du haut indique 'BELZ', abréviation de Beëlzebub ou 'prince des démons'. Dans le monde de Rops, l'homme est dominé par la femme, la femme par le Diable. La suite 'Les Sataniques' a été créée en 1882. Cette héliogravure en couleur a été publiée à 100 exemplaires par l'éditeur parisien Gustave Pellet (1859-1919), qui commercialisait également les tirages de Toulouse-Lautrec. Félicien Rops, peintre et graveur libertin de la fin du siècle, s'est donné beaucoup de mal à son époque pour créer des scènes pornographiques et sataniques comme celle-ci. Était-ce en raison de son aversion pour le clergé, qu'il a probablement acquise à l'école des Jésuites ? La satire et la subversion sont ses armes contre la morale bourgeoise, comme en témoigne la création de sa propre revue, 'Uylenspieghel', dès 1856. Sa vie personnelle était tout aussi peu conventionnelle. Son mariage échoue rapidement, après quoi il entretient un 'ménage à trois' à Paris avec deux sœurs qui lui donnent chacune un enfant. Il est connu pour avoir eu de nombreuses autres liaisons. Il s'immerge volontiers dans le monde de la prostitution parisienne et y trouve suffisamment d'inspiration pour croquer avec humour les pulsions humaines. Sans gêne - 'Je ne peux pas être vertueux, je ne veux pas être hypocrite, Rops c'est moi' - l'artiste namurois crée un univers surprenant et stimulant où le corps et les organes jouent le rôle principal. Il est mentionné dans le même souffle que le poète maudit, Charles Baudelaire (1821-1867) dont il a également illustré l'œuvre comme celle de ses contemporains Verlaine (1844-1896), Mallarmé (1842-1898), Barbey d'Aurevilly (1808-1889) et Péladan (1858-1918). 345 x 225 mm (625 x 525 mm) Lit.: Erastène Ramiro, Félicien Rops, Paris, 1905, cat. no. 928.

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