Félicien Rops (1833-1898) Lot n° 2

'Pêcheuse de Heyst', 1886. Crayon noir et gouache blanche. Daté et monogrammé '1886/ F.R.'. Avec déd. aut. signée 'A mon vieux/ compagnon/ Adolphe Popp/ Heist-Paris'. Monté sous passe-partout. Provenance: Adolphe Popp (dédicace); Henri Cassiers (gendre de Popp); Paul Van der Perre, Bruxelles. Ce dessin magistral, souvent appelé dans la littérature 'Tête de Zéelandaise', est un cadeau de Rops à Adolphe Popp, descendant d'une famille de négociants en textiles de Bruges. Lors d'un déjeuner au domaine de la 'Demi-lune' de Rops, Popp a obtenu l'autorisation de l'artiste de faire réaliser par Evely quelques impressions/héliogravures pour ses amis et sa famille. À la grande surprise et au grand désarroi de Rops, il est apparu que Popp voulait monter une affaire avec les héliogravures. Charles Vos, éditeur et marchand de gravures bruxellois, en témoigne dans une lettre adressée à un certain Fonson en 1898 : De plus, comme Popp en avait fait tirer d'avantage et voulait tout simplement faire une petite affaire, il m'avait chargé d'en vendre une dizaine d'épreuves, ce qui déplut terriblement à Rops auquel j'avais montré innocemment cette oeuvre magistrale, dont on propose l'acquisition pour le musée de Bruxelles. Le susdit Rops saisit sa bonne plume et promet à Popp de lui appliquer son pied quelque part à preière rencontre, s'il persistait dans ses velléités d'édition'. Rops lui-même est manifestement très actif dans ce domaine, et se bat par tous les moyens possibles contre la distribution de l'estampe, d'où sa rareté d'ailleurs. Et la relation avec Popp se brise, en témoigne une lettre à Bonvoisin datée du 25 mars 1893 : ".....". Jolie fripouille, je l'ai d'ailleurs traité de haut en bas, de simple escroc. Il n'a pas bougé!!!'. 255 x 215 mm Lit.: E. Rouir, Félicien Rops. Catalogue raisonné de l'oeuvre gravé et lithographié, part II, Brussels, Claude Van Loock, 1992, p. 58-60, ill.; Exh. cat., Félicien Rops, Charleroi, Palais des Beaux-Arts, 6 février – 6 mars, 1960, cat. no. 122.