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Lot n° 127

Joseph-Nicolas ROBERT-FLEURY (1797-1890)

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L'exécution du doge Marino Faliero, 1844 Huile sur toile. Signée et datée en bas à droite. 211 x 263 cm (Avec cadre 230 x 282 cm) (Craquelures, accidents et manques) Bibliographie générale de l'artiste : Les années romantiques, la peinture française de 1815 à 1850, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1995, p. 428 Exposition : Paris, Salon de 1845, n°1449. Joseph Nicolas ROBERT-FLEURY, également portraitiste excella dans le tableau d'histoire. Son talent et la puissance de son imagination à représenter des scènes historiques mémorables et dramatiques lui valent un certain nombre de commandes officielles, notamment pour le musée historique de Versailles. Elève de Gros, Horace Vernet et Girodet, il débute au Salon de Paris en 1824 à son retour d'Italie. Il acquiert rapidement la célébrité, grâce notamment à l'exposition de l'œuvre «Le Tasse au couvent de Saint-Onuphre». Il exerça également comme professeur, fut Directeur de l'Ecole des Beaux-arts (1863) et Directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Rome entre 1866 et 1867. Notre tableau est exposé au Salon de 1845 sous le no 1449. Joseph Nicolas y représente le Doge, Marino Faliero, aux arrêts dans l'escalier des Géants du palais vénitien. Jugé par le Conseil des Dix pour haute trahison et conjuration avec la république ennemie de Gênes, le Doge est condamné à la décapitation. Il sera exécuté le 17 avril 1335. La somptuosité du décor du palais et les majestueuses statues encadrant l'escalier mettent en abîme la chute du traitre. C'est d'ailleurs sur ce même escalier que les doges prêtent serment de fidélité à la République. Le coussin déposé aux pieds du Doge doit recueillir la tête décapitée avant que la dépouille ne soit exposée publiquement. Le raffinement des costumes des doges et du drapé voluptueux des tissus souligne la sacralité et l'autorité de l'institution sur les hommes. Marino Sanuto, chroniqueur de Venise, précise qu'à la suite de l'exécution, le Conseil s'adressa au peuple amassé place St Marc et brandit l'épée sanguinolente en s'exclamant «constatez tous qu'il a été fait justice du traître!». Delacroix, dans son Exécution du Doge Marino Faliero, 1826, en romantique, représente le doge décapité, au moment où l'on montre au peuple l'épée ensanglantée. Notre tableau à l'opposé, saisit la tension des derniers instants et souligne grâce à une mise en scène calculée, l'importance politique de la condamnation du prince conspirateur. On raya son nom du livre d'or de Venise et l'on fit couvrir d'un voile noir le portrait qui manque aujourd'hui à la collection des portraits des doges dans la salle du Grand conseil

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