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Lot n° 249

EXCEPTIONNEL GUERIDON DIT A « L’ANTIQUE» de forme...

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EXCEPTIONNEL GUERIDON DIT A « L’ANTIQUE» de forme ronde en acajou, placage d ‘acajou, bois patiné vert et doré, le plateau orné en son centre d’une étoile «in intarsia» en citronnier et de palmettes en ébène. Il présente un décor de «croquets» stylisés ornés de pastilles en périphérie. Le fût sculpté de feuilles de laurier et de fleurons dans des croisillons repose sur un piétement tripode à décor de palmettes à enroulements terminé par des pieds griffes. Estampillé G. IACOB. Époque Directoire (fentes, quelques accidents de placage) H : 75 - L : 109 cm Provenance : Château de Mortefontaine, propriété de Joseph Bonaparte sous le Ier empire. Collection Hector Le Fuel et resté dans sa descendance jusqu’à ce jour. Exposition: Chefs-d’œuvre des grands ébénistes 1790-1850 de G. Jacob à A. Giroux, Paris musée des Arts Décoratifs, Janvier-février 1951, n°64 reproduit. Ce guéridon proviendrait du Château de Mortefontaine, propriété du Prince de Condé, achetée en 1798 par Joseph Bonaparte. Ce dernier mène pour la France les négociations qui aboutissent au traité de Mortefontaine avec les États-Unis (11 vendémiaire AN 9, 3 octobre 1800), futur Roi des Deux-Siciles, Roi d’Espagne et des Indes. Ce domaine faisant partie de la propriété privée de Joseph, son mobilier ne porte aucune marque au fer ou empreinte. Il existe dans une collection particulière, l’esquisse (reproduite ci-contre) d’un guéridon par Charles Percier dont on peut imaginer que Jacob en ait eu connaissance. Ce guéridon outre son exceptionnelle qualité d’exécution est un véritable jalon dans l’histoire du mobilier et dans la production des Jacob. On peut s’étonner de l’estampille de Georges Jacob (reçu maître en 1765) et on pense plutôt trouver l’estampille Jacob-Frères, car ce guéridon se trouve stylistiquement non pas dans la dans la lignée mais en véritable initiateur du mobilier exécuté pour Madame Récamier 1 pour le salon de son hôtel particulier rue du Mont Blanc, celui de Joséphine Bonaparte rue Chantereine 2 et ensuite au château de la Malmaison, ou le mobilier exécuté pour le citoyen Gaudin, riche armateur d’armes, rue du Faubourg Montmartre 3... On ne connaît qu’un autre guéridon au fût à décor mosaïqué reposant sur un piétement triangulaire terminé par des griffes, identique, estampillé Georges Jacob, provenant de la maison de Beaumarchais, boulevard Saint- Antoine 4. Ce guéridon est reproduit dans: - Hector Le Fuel, Georges Jacob ébéniste du XVIIIe siècle, Paris 1923, Morancé Ed., p.336, pl. XXII. - Jean-Pierre Samoyault, Mobilier Français Consulat et Empire, Paris 2009, Gourcuff Ed., p.33, fig.42. Georges Jacob menuisier dont les bois de sièges et de lits surpassent par leur qualité ceux de ses contemporains, évolue vers les formes initiées par l’engouement suscité par les fouilles de Pompéi et d’ Herculanum dans les années 1750 et vers le retour à l’antique déjà dans ses réalisations pour la reine Marie-Antoinette et le comte d’Artois au temple et à Bagatelle. Il est un des premier à executer des sièges en acajou, s’inspirant de l’Angleterre. L’abandon des corporations à partir de 1792 lui permet d’orienter sa production non seulement sur des sièges mais vers toute autre sorte de meubles en acajou avec des incrustations de citronnier, d’ébène comme dans le cas du guéridon que nous présentons et parfois même de métal dont l’étain. Ses réalisations, à l’architecture toujours harmonieuse et élégante sont toujours d’une d’exécution et d’une techniques parfaite. Le 3 avril 1796, il cède son entreprise à deux de ses fils Georges II et François-Honoré-Georges qui continuent dans la lignée initiée par leur père. 1 – Mobilier conservé au musée du Louvre (OA 113894 à 11391) 2 – Cf « L’Hôtel Bonaparte, rue Chantereine », exposition 15 octobre 2013 -6 janvier 2014, le musée de Malmaison 3 – « L’Empire à Fontainebleau » Osenat Vente le 23 mars 2014 n°212 et 1er juillet 2018 n°262 4 - reproduit in Denise Ledoux-Lebard, Le mobilier français du XIXe siècle, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Paris 1989, L’amateur Ed, p. 286. EXCEPTIONAL PEDESTAL TABLE SAID TO BE «ANTIQUE» ROUND IN MAHOGANY STAMPED G. IACOB. DIRECTOIRE PERIOD PROVENANCE: MORTEFONTAINE CASTLE, OWNED BY JOSEPH BONAPARTE UNDER THE 1ST EMPIRE

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