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Lot n° 18

HUGO (Victor). Châtiments. Bruxelles, Henri Samuel...

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HUGO (Victor). Châtiments. Bruxelles, Henri Samuel et Cie, 1853. In-16, (4)-iii-(1 blanche)-407-(1 blanche) pp., maroquin grenat, dos à nerfs soulignés de filets à froid teintés de noir, coupes filetées, doublures de même cuir encadrées d'une dentelle dorée, gardes de soie grenat, tranches dorées, couvertures gris-vert conservées , reliure un peu frottée (M. Lortic). ÉDITION ORIGINALE, UN DES EXEMPLAIRES DOUBLEMENT EXPURGÉS « DEVENUS RARES » (Marcel Clouzot). Châtiments fut publié en novembre 1853 dans deux éditions différentes, toutes deux aux frais de l’éditeur Jules Hetzel, alors en exil à Bruxelles, et toutes deux tirées dans cette ville chez le même typographe Henri Samuel. L’une, clandestine, imprimée à l'adresse fictive de Genève et New York, offre le texte intégral, et l’autre, avouée, présente une version expurgée d'une grande partie des poèmes et de tous les noms des personnes attaquées par Hugo. Certains exemplaires, dont celui-ci, ont subi un outrage supplémentaire de la censure qui y fit supprimer tous les passages critiques à l'égard de l'Allemagne et de la Russie. CHÂTIMENTS, CHANT D’UNE ÂME PROPHÉTIQUE EN RÉVOLTE.Exilé après le coup d’État du 2 décembre 1851, Hugo fut la mauvaise conscience du régime de Louis-Napoléon Bonaparte, qu’il combattit sans compromission jusqu’à la chute de celui-ci. Il publia dès 1852 un pamphlet en prose, Napoléon le Petit, et décida dans la foulée de composer le présent recueil poétique qui en serait « le pendant naturel et nécessaire ». Faisant preuve d’une incroyable fertilité, Hugo écrivit plusieurs milliers de vers de novembre 1852 à octobre 1853, jouant entre satire et épopée de tous les rythmes et de tous les registres : chanson, scène dialoguée, poésie biblique, parodies... Libelle dénonçant un crime d’État accompli dans une société passive, Châtiments est aussi l’œuvre par laquelle Hugo se découvrit une âme prophétique. « Avec quelle superbe élégance vous parlez des Châtiments !... » EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE VICTOR HUGO À THÉODORE DE BANVILLE : « Avec quelle superbe élégance vous parlez des Châtiments ! Venez donc dîner avec moi (pavillon de Rohan, 172, r. Rivoli) demain mardi 8, 9bre à 6 h. 1/2, que je vous dise combien je vous aime. Victor Hugo » (Paris, 7 novembre 1870). RENTRÉ D'EXIL DEUX JOURS AUPARAVANT, VICTOR HUGO AVAIT FAIT PARAÎTRE LA PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE DES CHÂTIMENTS LE 20 OCTOBRE 1870, chez Jules Hetzel. Cette édition augmentée rencontra un succès éditorial phénoménal et, déclarée libre de droits par son auteur, fut l'occasion de très nombreuses lectures publiques. Une de ces lectures fut organisée le 6 novembre 1870 par la Société des gens de Lettres au théâtre de la Porte-Saint-Martin, et le 7 novembre, Théodore de Banville en rendit compte superbement dans sa chronique dramatique du National. Provenance : Raymond Linard (vignette ex-libris).

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