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Lot n° 123

Pierre-Paul PRUD'HON (1758-1823)

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Pierre-Paul PRUD'HON (1758-1823) Portrait de Marguerite Duffour, épouse du sculpteur Nicolas Bornier vers 1796 Huile sur toile (rentoilage) 40 x 32 cm. ; 16 ½ in. x 12 ½ in. Provenance : • François Marcille (1790-1856), Paris, • Camille Marcille (1816-1875), Paris, fils du précédent • Sa 1ère vente, Drouot, Me Pillet, 6-7 mai 1876, lot 56 (vendu 4.100 francs). • Madame Charles Kestner, née Marguerite Antoinette Eugénie Rigau (1806-1890), Paris, acquis à la vente Marcille, • Docteur James Hasson, Londres, acquis lors d'une vente aux enchères, dans les années 1950, • Puis, par descendance, jusqu'à aujourd'hui. Bibliographie : • Goncourt, Catalogue raisonné de l'œuvre peint dessiné et gravé de P.P.Prud'hon, Paris, 1876, pp.26-27, 322. • Guiffrey, L'œuvre de Pierre-Paul Prud'hon, Paris, 1924, p. 176 (n°469). Exposition : • Exposition départementale de Chartres, 1869, n°29. • Exposition des œuvres de Prud'hon au profit de sa fille, Paris, ENSBA, 1874, n°6. Œuvres en rapport : • Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823), Portrait de Nicolas Bornier, Rome, 1788, huile sur toile, 42 x 34 cm. Dijon, Musée des Beaux-Arts, inv. CA431. Pendant de notre tableau. "Comment le Louvre a-t-il pu laisser adjuger, ce printemps, pour quatre mille cent francs (4,100 fr. !), le portrait de Madame Bornier ? Ce n'était point dans une vente obscure ou véreuse, mais dans la vente Marcille. Tout le haut et fin public parisien avait, pendant les jours d'exposition privée ou publique, affirmé son admiration pour cette tête qui rayonne de vie, de jeunesse et de malice, pour cette toile lumineuse et souple comme un bon Rembrandt, intacte et sous son premier vernis. Par bonheur, ce portrait reste en France, Mme Kestner l'ayant recueilli et n'étant point d'un cœur ni d'une famille à l'en laisser jamais sortir." Ph. Burty, « L'art de P.P.Prud'hon », in L'Art, Revue Hebdomadaire Illustrée, Paris, Ballue, 1877, T.1, pp. 33-36. « Monsieur Marcille père, écrit Edmond de Goncourt, avait eu la bonne fortune de l'acheter moyennant une somme de 300 francs et une copie faite par Chacorne [en fait, Chocarne ]. La femme de l'ami de Prud'hon, Nicolas Bornier, professeur de sculpture à l'école de Dijon, est représentée en buste, vue de face. Elle a la figure encadrée de ses cheveux coupés à la bretonne sur le frrrront, et par-dessus le liseré de dentelle d'un bonnet, elle est coiffée d'un petit chapeau rond en fourrure brune. Un ample fichu menteur se croise sur son cou et couvre sa poitrine ». Et il ajoute : « Charmant et étrange portrait fait avec ce faire caressé, cette transparente pâte sèche qu'employa un temps Prud'hon, et qui donne à ses portraits ainsi exécutés une originalité tout à fait particulière ». Inédit, notre portrait de Madame Bornier avait disparu des yeux du public français depuis 1876. Nicolas Bornier (1762-1829) fut, en 1787, le dernier des sept artistes lauréats du Prix de Rome des États de Bourgogne, indépendant de celui de l'Académie Royale, avec après les peintres Gagneraux, Naigeon, Prud'hon, et les sculpteurs Renaud, Bertrand et Petitot. Tous étaient élèves de l'École de dessin de Dijon, dirigée par François Desvoge, dont la figure patriarcale était pour eux l'objet d'une vénération quasi filiale. Au début de son séjour à Rome, de la fin 1787 à 1791, il y retrouva Prud'hon, qui peignit peut-être alors son portrait (musée de Dijon) et rentra en France en avril 1788. Jusqu'à aujourd'hui, nous ne connaissions la modèle, dans la bibliographie, que sous l'appellation de Madame Bornier. Des recherches à l'état-civil de la Côte d'Or, et l'identification de l'acte de naissance de la première fille du couple, nous permettent d'en savoir plus. En effet, « l'An Second, vingt et un ventôse » (11 mars 1794), « Marguerite Duffourt », résidant « Rue Maison Rouge, Section Crébillon », donnait naissance à Marie. Son époux appose sa belle signature, en compagnie de Bénigne-Claude Gagneraux (frère cadet de Bénigne et peintre comme lui) et et de son épouse, tous deux parrain et marraine de l'enfant. La date de son portrait n'est pas documentée. Prud'hon n'est pas connu pour être venu à Dijon à l'époque du mariage (1793), mais il s'y rendit au cours de son séjour en Franche-Comté (1795-1796). Le portrait de Nicolas Bornier, resté chez ses enfants, y fut acquis par Charles-Balthazar Févret de Saint-Mémin, premier conservateur du Musée des Beaux-Arts de Dijon, auquel il l'offrit en 1847. Nous remercions M. Sylvain Laveissière, conservateur général honoraire au département des peintures du Musée du Louvre, pour l'assistance qu'il nous a aimablement apportée pour l'étude de ce portrait, qu'il inclura dans le catalogue raisonné de l'œuvre de Prud'hon, actuellement en préparation.

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