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Lot n° 42

Félix Henri GIACOMOTTI (1828-1909) Portrait de...

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Félix Henri GIACOMOTTI (1828-1909) Portrait de la comtesse de Moreton de Chabrillan, dite aussi de son nom de scène Céleste Mogador. 1867 Huile sur toile, signée et datée à droite 100,5x81,5 cm (Quelques restaurations) Hist : tableau exposé au Salon de Paris de 1867 sous le n° 647 où il fut apprécié par la critique. (Grand prix de Rome en 1854, le peintre Giacomotti recevra décoré de la légion d’Honneur la même année) Extraits d’époque: - Gazette des Beaux-Arts Paris, 1867, tome 22, p 526 : « Faut-il appeler un chef-d’œuvre le portrait de Mme de M… par M. Giacomotti ? Ma foi, peut-être bien ! A coup sûr, c’est là une crâne peinture, d’une largeur magnifique. L’attitude est d’une rare noblesse. La ligne est puissante et large, le modelé ferme et gras. Il y a à la fois de la vigueur et de la grâce, une grande souplesse de pinceaux, un coloris riche et précieux (…)» - Louis Auvray, revue artistique et littéraire, tome 12, p 245 : « M.Giacomotti n’est pas un peintre de sujets religieux, il est portraitiste, il a, avec le goût des élégances féminines, une certaine modernité, d’allures. Nous aimons beaucoup son portrait de Mme la comtesse M.C … par un dessin serré et attentif à ne rien omettre d’important, M. Giacomotti a savamment caractérisé le type fier et doux de la jolie brune … » La vie d’Elisabeth Céleste Venard est un véritable roman : née en 1824 à Paris, elle est issue d’un milieu extrèmement modeste. Elle tombe dans la prostitution très jeune et évolue femme galante puis courtisane. Elle fréquente les milieux mondains du milieu du XIXe siècle. Tout d’abord danseuse, puis actrice connue sous le nom de « La Mogador », elle finit par posséder son propre théâtre. En 1846-47, elle pose pour Thomas Couture, pour le personnage central de sa fameuse toile Les Romains de la Décadence. C’est à cette époque qu’elle rencontre le Comte Moreton de Chabrillan, aristocrate désargenté qu’elle finira par épouser en 1854. Elle le suivra en Australie où il s’était fait chercheur d’or. Elle est veuve en 1858. De retour à paris, elle se consacre à l’écriture et tiendra un mystérieux cabinet de lecture Passage de l’Opéra . Elle finit ses jours à l’Asile de la Providence, rue des Martyrs, et décède en 1909. De nombreuses photographies de Céleste nous sont parvenues, à différents âges de sa vie, et retracent ce parcours de femme légère, danseuse et comédienne, puis personnage de la bourgeoisie intellectuelle parisienne. Sur notre toile, c’est cette image sociale qui est mise en avant. Madame la Comtesse est représentée, encore très belle, dans une douce lumière. Sa pose est retenue, respectable, sage. Le talent de Giacomotti s’est attaché au rendu de sa tenue de veuve, brodée de sequins noirs. Notons au passage la coquetterie de la belle coiffe en plumes de paon, trahissant le souci de plaire de Céleste. Son sourire est tout en retenue, son doux regard nous interpelle.

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