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Lot n° 1

E. O. D. V. GUILLONNET, 1872-1967

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Portrait de Victor Charreton, 1936 Crayons de couleurs et huile sur toile de format cintré Signée et datée en bas à gauche avec envoi : au bon ami Victor Charreton 86 x 61 cm VICTOR CHARRETON 1864-1936 « La nature et ses infinies variations commandent son travail. » Valérie Huss, à propos de Victor Charreton Victor Charreton est l'un des derniers grands représentants du genre de la peinture de paysage en France. Natif de l'Isère, passionné dès son plus jeune âge par la peinture et la poésie, il pratique en amateur, mais son père le pousse vers des études de droit. Il poursuit donc une carrière d'avoué de justice et achète en 1892 une charge à Lyon, se ménageant du temps pour exercer sa passion. Le climat artistique enrichissant de cette ville le motive à exposer à la Société Lyonnaise des Beaux-Arts puis au Salon des Artistes Français. À cette époque, il pratique un paysagisme assez traditionnel, issu de la peinture régionale influencée par l'école de Barbizon. Ne pouvant plus résister à l'appel de l'art, il vend sa charge en 1902 pour se consacrer pleinement à la peinture. Résolu, il entreprend de compléter sa formation et s'organise un programme autonome : copie des maîtres, visite des musées et des expositions, voyage à Rome... Victor Charreton fait son apprentissage et cherche sa voie de manière indépendante. Sa rencontre puis son mariage avec Elmy en 1893 lui permet de découvrir l'Auvergne, région natale de sa femme. Les paysages qui lui sont révélés agissent comme un catalyseur, et devant les panoramas du Puy-de-Dôme il trouve sa voie. Courageux et déterminé, il peint inlassablement sur le motif, malgré des conditions climatiques parfois rudes, afin de s'imprégner de l'atmosphère et de la lumière qu'il souhaite transposer sur ses toiles. Libre d'expérimenter, il met au point une technique unique, travaillant la matière au couteau, l'apposant directement au tube. Sa touche devient expressionniste, elle dessine autant qu'elle colore. Charreton mène aussi des recherches sur les pigments et s'affranchit des couches de préparation, des bitumes et des tons sombres pour peindre directement sur la toile ou sur les panneaux de bois. Après un rapide dessin préparatoire, il se lance hardiment dans l'apposition de couleurs pures qu'il malaxe, écrase et pétrit jusqu'à satisfaction. Par ses recherches et sa sincérité, il a su créer une écriture immédiatement reconnaissable, à la manière de Paul Cézanne ou de Bernard Buffet. Victor Charreton est un paysagiste. On trouve parfois quelques figures dans son oeuvre, le plus souvent sa femme, mais les exemples sont rares. Lui qui adore représenter des jardins fleuris, prétextes à un déchaînement coloré, peint aussi avec plaisir de superbes bouquets. Son art tout entier est tourné vers le paysage, et plus particulièrement ceux d'Auvergne, terre ancienne peuplée de volcans, de forêts et d'herbages aux vastes horizons. Charreton y privilégie trois lieux : La Sauvetat, Murol et Saint-Amant-Tallende. Il les peint toutes les saisons, sachant par l'acuité de son regard transmettre sa vision des effets climatiques, non pas une vision photographique, mais une perception sensible. Sa palette se transforme selon qu'il peint les douces harmonies givrées de ses célèbres neiges, ou bien les riches tonalités dorées des forêts à l'automne. Les arbres et jardins fleuris du renouveau printanier le ravissent et alors, le peintre enrichit ses oeuvres de couleurs vives savamment juxtaposées. La lumière est toujours présente, non pas comme une fin en soi, mais comme une partenaire avec laquelle le peintre joue, et recrée au travers de son prisme ses effets et ses révélations : le givre sur un toit, un rayon à travers des frondaisons, une ombre mauve sur la neige, un arbre fleuri écrasé de soleil, un crépuscule dans une vallée... Charreton voyage beaucoup, mais rapporte assez peu d'oeuvres de ses périples. Lorsqu'il se rend en Bretagne ou dans le Midi, il s'intéresse principalement à l'intérieur des terres et aux jardins, et seulement ponctuellement à la mer, bien que ses rares marines soient très réussies. Il expose très régulièrement à partir de 1902, puis il réalise que le succès artistique passe par Paris, capitale des arts. L'artiste s'y installe en 1907 dans un bel appartement-atelier rue Vavin du 6e arrondissement. Il appartient au Groupe des Dix, du nom de dix artistes qui ont exposé régulièrement à la galerie Dujardin de Roubaix, dont Jules Adler et Pierre Eugène Montézin. Charreton est le chef de file et plus célèbre représentant de l'école de Murol, et un fidèle de la galerie Georges Petit à Paris et de la galerie Chappe à Toulouse. Deux grands critiques d'art l'ont défendu : Camille Mauclair et Gustave Kahn. Ce dernier était un proche de Victor Charreton. La puissance et l'originalité de son art viennent de l

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