Gazette Drouot logo print
Lot n° 39

Étienne MOREAU-NELATON (Paris, 1859 - Paris, ...

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

L'IMPÉRIALE DE L'OMNIBUS Début 1888 Huile sur toile Signé et daté en bas à gauche E. Moreau-Nélaton. 88. 64 x 80 cm Expositions - Exposition de peintures, 1888, Paris, Cercle des Mirlitons (ou Cercle de l'Union artistique) ; - Exposition des oeuvres d'Etienne Moreau-Nélaton - Peintre et céramiste (1859 - 1927), Janvier 1928, N°7, Paris, musée des Arts décoratifs, Pavillon de Marsan - Palais du Louvre. Provenance - Collection Dora Castro Bayley de Freccero (1900-1982) et Francisco F. Freccero (1897 - ?), Montevideo (Uruguay), Avant 1931 ; - Vente Sotheby's, Londres, 24 juin 1987, Lot 248 ; - Vente Compagnie des commissaires-priseurs de l'Est, 14 février 1992 ; - Vente Sotheby's, New York, 24 mai 1995, Lot 256 ; - Vente Aste di Antiquariato Boetto, Gênes, 15 avril 2002 ; - Collection suisse. Bibliographie - Vincent Pomarède, Etienne Moreau-Nélaton - Un collectionneur peintre ou un peintre collectionneur, Paris, 1888, tableau cité mais non reproduit, p. 87-89. Fils de Camille Nélaton (1840-1897), céramiste et peintre, et d'Adolphe Moreau fils (1827-1882), conseiller d'État et collectionneur. Fortuné et libre de ses choix - ne criait-il pas à son confrère de l'École normale supérieure, Jean Jaurès, «J'admets que ma fortune est une injustice à l'égard des pauvres : dites-moi ce que je dois faire !» (Louis de Launay, Étienne Moreau-Nélaton, La Revue des Deux-Mondes, 1er juin 1927) Nous savons aujourd'hui qu'il trouva la réponse avec les trois dons successifs qu'il fit à l'État et au Louvre, que nous évoquons plus loin. «Des attitudes spirituelles et malicieuses liées à une technique audacieuse font toute la réussite de ce premier petit chef-d'oeuvre de sa carrière.» Vincent Pomarède (né en 1959), conservateur du patrimoine et administrateur général adjoint du musée du Louvre à Paris Peintre, céramiste, affichiste, collectionneur et historien d'art, il réalise à 29 ans ce tableau d'une incroyable modernité. Modernité tout d'abord par le choix de son sujet. Si les transports en commun ont parfois été représentés par des artistes tels que Monet ou Renoir, ils l'ont été en tant que symbole d'une société industrielle en plein essor. A contrario, Moreau-Nélaton veut aller plus loin ici et cherche à donner une orientation naturaliste à son tableau. Disciple de Degas, ses personnages sont pris sur le vif, saisis dans leur quotidienneté. Photographe amateur depuis 1881, Moreau-Nélaton n'est donc pas étranger à cette volonté quasi-scientifique de capter le réel. Modernité ensuite par le cadrage et la technique. Au-delà de la touche impressionniste héritée des peintres qu'il aimait tant et collectionnait avec ferveur, il faut signaler le japonisme sous-jacent de cette toile. Asymétrie de la composition, cadrage serré qui coupe partiellement le personnage de gauche et contre-plongée venant renier la banalité apparente de cette scène sont les marqueurs de cette influence orientale à laquelle Moreau-Nélaton avait pu être sensibilisé par sa mère artiste. SCÈNE DE GENRE OU PORTRAIT COLLECTIF ? Pour Vincent Pomarède, auteur de l'ouvrage le plus documenté sur le peintre, Moreau-Nélaton se serait amusé «à grouper sur son impériale divers types humains ou sociaux : la bourgeoise chic et snob voisine avec un ouvrier à la casquette de travers tandis qu'un monsieur à redingote et chapeau haut de forme lit son journal.» (op. cit., p. 89). Nous proposons une hypothèse plus originale, à l'instar d'un Fantin-Latour (1836-1904), Moreau-Nélaton aurait rendu hommage à un groupe d'amis peintres, dont un, Édouard Manet, était décédé à l'époque. Nous aurions donc de gauche à droite : Édouard Manet (1832-1883), un artiste dont l'identité reste à découvrir, Eugène Manet (1833-1892) alors marié à Berthe Morisot (1841-1892) sa voisine au centre du tableau et Toulouse-Lautrec (1864-1901). À l'appui de cette proposition, nous savons que Moreau-Nélaton avait réalisé peu de temps après un portrait collectif d'un groupe d'amis musiciens réunis autour d'un piano. S'y trouvaient le compositeur Pierre de Bréville (1861-1949) jouant du piano pour accompagner son ami Maurice Bagès (1862-1908), devant Charles Koechlin (1867-1950), Paul Poujaud (1856-1936) et Rosa Bonheur (1822-1899). LA MALÉDICTION MANET : UN TABLEAU PROBABLEMENT REFUSÉ AU SALON DE 1888 Collectionneur avisé, Moreau-Nélaton, possédait une collection (suite de la description en lgne sur kohn.paris)

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente