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Lot n° 4

GEORGE (Marguerite-Joséphine Weimer dite Mademoiselle)....

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GEORGE (Marguerite-Joséphine Weimer dite Mademoiselle). 3 lettres autographes signées. – Au comédien Louis-Basile Vaucorbeil dit Ferville. S.l., [date de réception du 17 mai 1836 d’une autre main de l’époque]. « À présent que les troupes sont formées, je viens vous prier de vous occuper de moi. Je suis assez reposée pour me mettre en route : j’attends de vos bonnes dispositions pour moi un heureux résultat. Ne perdez donc pas une minute, je m’ennuie déjà de mon inactivité... » (1 p. in-8, adresse au dos, estampille de collection). – À sa nourrice Marianne Le Vasseur. Prague, 18 mai 1841. « Je reçois souvents de tes nouvelles, par la bonne Aimée, je viens de lui écrire de Breslau pour qu’elle te donne 30 f. Sois donc tranquille, ma vieille, tu ne manqueras jamais de rien. Si tu veux me faire un grand plaisir, ma chère et bonne nourrice, tu chercheras à te loger près de la bonne et excellente aimée. Là, je serais plus calme sur toi, si tu étais malade... Je t’en prie, ma chère bonne, fais cela pour moi, Aimée te trouveras une jolie chambre, tu sais qu’elle s’y entend, et au moins je te L’EMPIRE À FONTAINEBLEAU LUNDI 22 MARS 2021 8 saurai près de mes amis, et tu ne seras pas livrée aux mains étrangères. Fais donc cela pour moi. Si tu désire quelque chose, écris moi bien vite à Dresde... Adieu, ma bonne vieille, penses à moi, et crois toujours que je veille sur toi que j’aime de tout mon cœur. Ne te gênes en rien, pour toi. Nourris-toi bien. Soignes-toi le plus possible pour vivre bien longtems. Adieu, ma chère et bonne amie. Tout le monde t’embrasse. Ta bonne fille George... » (2 pp. 1/4 in-8, adresse au dos). – À un directeur de théâtre. Paris, 9 juillet 1845. « Disposant d’un congé, j’ai l’honneur de vous offrir quelques représentations sur votre théâtre. Veuillez avoir la bonté de m’informer si vous pouvez me recevoir , dans ce cas, indiquez-moi votre moment et vos conditions. Les miennes sont ordinairement de moitié recette après le prélèvement des frais. Si un 1er rôle peut vous être nécessaire...], je me ferais accompagner d’un artiste de l’Odéon qui jouerait pour un jetton modique. Vous pouvez choisir dans MON RÉPERTOIRE : LA TOUR DE NESLES [D’ALEXANDRE DUMAS], LUCRÈCE BORGIA [DE VICTOR HUGO], MARIE TUDOR [DU MÊME], Le Manoir de Montlouvier [de Joseph-Bernard Rosier], La Chambre ardente [d’Anne-Honoré-Joseph Duveyrier dit Mélesville et Jean-François-Alfred Bayard], La Folle de la cité [de Charles-Lafont], Léon [de Michel-Nicolas Balisson de RougemOnt], La None sanglante [d’Anicet Bourgeois et Julien de Mallian], Jane Gray [d’Alexandre de Ferrière], Phèdre [de Jean Racine], Les Pharaons (nouveaux) [de Ferdinand Dugué], Une Fête de Néron [d’Alexandre Soumet], Mérope [de Voltaire]... » (2 pp. in-8). UNE DES PLUS GRANDES COMÉDIENNES FRANÇAISES DU PREMIER TIERS DU XIXe SIÈCLE, MADEMOISELLE GEORGE (1787-1867) était une enfant de la balle dont le talent précoce fut découvert et favorisé par mademoiselle Raucourt et François-Joseph Talma. Célèbre dès ses débuts à la Comédie-Française, à seize ans, sa beauté lui attira les faveurs des hommes, et ELLE FUT NOTAMMENT LA MAÎTRESSE DE LUCIEN BONAPARTE, DE NAPOLÉON BONAPARTE, DU FINANCIER OUVRARD, DU TSAR ALEXANDRE Ier... Criblée de dettes, en 1808 elle gagna Saint-Pétersbourg avec le diplomate russe Konstantin von Beckendorff et y remporta de grands succès sur la scène du Théâtre impérial. À la suite de la guerre opposant la France et la Russie, elle gagna la Suède, où Bernadotte la reçoit, puis la Wetsphalie, où elle fut hébergée par le roi Jérôme, pour rejoindre Napoléon Ier à Dresde : elle joua pour lui avec Talma, et fut réintégrée dans la troupe du Français. Sous la Première Restauration, elle y fut parmi ceux du « parti des abeilles » avec le même Talma et mademoiselle Mars, et, aux Cent Jours, salua le retour de l’empereur qui la combla de faveurs. Exclue de la Comédie-Française en 1817, elle fit des tournées à l’étranger, mais reprit en 1821 sa carrière parisienne, d’abord à l’Odéon puis à la Porte-Saint-Martin. Elle s’illustra à partir de 1829 dans le répertoire romantique, notamment dans les rôles principaux d’œuvres d’Alexandre Dumas et de Victor Hugo. Cependant, vieillissante, gagnée par l’embonpoint, elle connut une fin de carrière difficile, et, après 1849, une retraite misérable. Elle laissa des mémoires, probablement arrangés par un écrivain professionnel, publiés seulement en 1912.

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