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Lot n° 4

Simon VOUET (Paris 1590 1649). Le Christ à la...

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Simon VOUET (Paris 1590 1649). Le Christ à la colonne. Pierre noire et craie blanche sur papier beige. 29×20,7 cm. Annoté en bas à droite à la plume et encre brune: «S.Vouete». Collé en plein sur une feuille de montage ancienne, quelques rousseurs. Au verso du montage, annotation ancienne à la plume de la main du marquis de Lagoy: «Étude du Christ à la Colonne du Tableau de Le Sueur qui est au musée de Versailles»/ «Eustache le Sueur». OEuvres en rapport: Le Christ à la colonne, tableau conservé au musée du Louvre (voir W.Crelly, The paintings of Simon Vouet, New Haven and London, Yale University Press, 1962, n°105, repr. fig. 58). Homme liant une poignée de verges, pierre noire et rehauts de craie blanche, dessin pour un des bourreaux, conservé au musée des Beaux-Arts de Besançon (voir Jacques Thuillier et Barbara Bréjon de Lavergnée, catalogue d'exposition Vouet, Paris, 1990-91, ed. Rmn, n°102, repr. p.417). Figure de bourreau, pierre noire et rehauts de craie blanche, conservé à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich (voir Richard Harprath, Simon Vouet, 100 Neuentdeckte Zeichnungen, 1991, München, n°26, repr. p.94). Ce splendide dessin inédit est préparatoire pour le tableau de même sujet conservé au musée du Louvre. L'exécution sûre et rapide montre un Christ au torse puissant, avec un repentir sur le bras gauche qui nous donne une impression de torsion encore plus vivante. Le pagne est à peine esquissé, et les genoux un peu plus serrés. Le Christ est incarné dans un corps musculeux dont on peut rapprocher le naturalisme de l'art de Carrache et plus encore du Caravage. William Crelly avait judicieusement indiqué la proximité de la Flagellation du Caravage de San Domenico Maggiore à Naples. Il nous paraît que le buste du Christ est encore plus similaire à celui du Christ à la colonne peint par Caravage à Naples vers 1606-07 et maintenant conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen. Ce tableau a peut-être appartenu au cardinal Scipion Carafelli Borghese, qui fit construire à Rome la villa Borghese pour abriter ses collections. Il est possible que Vouet l'ait vu à Rome chez le cardinal, quand il séjournait dans la ville éternelle. De même l'influence plus vénérable de Sebastiano del Piombo sur les caravagesques comme Vouet est sensible au travers des réminiscences de la Flagellation de l'église San Pietro di Montorio à Rome. Vouet rentre d'Italie en 1628. Le tableau de Vouet du Louvre est daté par Crelly vers 1638, ainsi que le dessin préparatoire de Besançon, daté par Barbara Bréjon de Lavergnée vers la fin de la décennie 1630. Quelle que soit la date du dessin, il émane encore de fortes réminiscences du Caravage. Vouet utilise le même type physique pour représenter une Étude pour un Christ sur la croix (Kupferstichkabinett de BerlinDalhem) préparatoire pour la Crucifixion (musée des Beaux-Arts de Lyon) qui décorait la chapelle de l'hôtel Séguier, exécuté vers 1636 (voir Thuillier et Bréjon de Lavergnée, opus cité supra, n°105, repr.). Le Christ y allie puissance virile et abandon féminin, avec cette grande mèche de cheveux longs bouclés qui vient caresser l'épaule. Un autre dessin de la même époque (opus cité supra, n°107, repr.) présente la même inscription ancienne à la plume que sur notre dessin, qui laisse penser qu'elle correspond à la prononciation ancienne du nom: «S. Vouete». Le tableau du Louvre, classé en tête des oeuvres de Vouet dans l'Inventaire des tableaux du Roi rédigé par Bailly en 1709 et 1710, fut donné à Le Sueur par Dézallier d'Argenville. Crelly le rend à Vouet dans sa monographie en 1962, attribution entérinée par Pierre Rosenberg dans son Inventaire des peintures du Louvre en 1974. Alain Mérot, dans sa monographie sur Le Sueur le rend à Vouet en 1987. Lorenzo Pericolo penche pour une attribution à Le Brun jeune (voir L. Pericolo, «A propos de l'auteur du Christ à la colonne du Louvre: Vouet, Le Sueur ou Le Brun?», Revue du Louvre, Revue des musées de France, décembre 2001, n° 5, p.41-49); et de nombreux noms d'épigones de Vouet ont été prononcés. Le tableau est actuellement classé comme attribué à Simon Vouet et son atelier. Le dessin pour le bourreau accroupi liant une poignée de verges, préparatoire pour le même tableau, porte une inscription ancienne le donnant à Le Sueur. Barbara Bréjon de Lavergnée le rend également à Vouet dans l'Inventaire Général des dessins / École française/ Dessins de Simon Vouet publié en 1987 (ed. RMN, Paris, n° LIX, p.102, repr.). Dans le catalogue de l'exposition Vouet de 1990, elle note que la connaissance du dessin permet de pencher définitivement en faveur de Vouet pour l'invention de la composition, la peinture pouvant être attribué à Vouet et son atelier. Comme à d'autres occasions, le processus de fabrication dans l'atelier est une succession d'étapes: le maître dessine la composition et les figures, l'atelier exécute la peinture. La réapparition de ce magnifique dessi

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