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Lot n° 39

NAUNDORFF Karl Wilhem

Estimation :
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Deux lettres autographes signées au Comte de la Barre. Camberwell, 6 et 10 décembre 1839. La seconde avec adresse et reste de cachet, 6 pages 1/2 in-4. Il a les yeux fatigués, et son docteur lui défend d'écrire, mais lui doit cependant prévenir son "fidèle et bien aimé Modeste" que des menaces pèsent sur lui. "Il y a eu un Monsieur Chevalier, appelé le Noir...qui me fait savoir d'être sur mes gardes, parce que on veut se défaire de moi à tout prix... ma position est bien difficile et mon pauvre coeur menace de se fendre lorsqu'il s'agit de demander le dernier morceau de pain à mes pauvres amis". La Barre est un bon ministre, "surtout un bon ministre des finances, car vous tenez bien court votre Roi". Mais il admire l'élévation d'âme de son ami, "chez vous c'est seulement la croyance, mais chez moi, c'est la conviction sur des choses que j'ai vu...je connais 'heure su triomphe, vous ne le connaissez pas, et je ne dois pas vous le dire...je puis vous assurer...que l'imposture et l'idolâtrie Romaine sera écrasée par la lumière de la Doctrine céleste et dont vous êtes les véritables apôtres". Il a reçu trois cents livres, "c'est beaucoup pour un seul homme, mais j'ai vingt personnes à nourrir tous les jours...il faut payer...le boucher, l'épicier et l'homme qui fournit depuis six mois du beurre, des oeufs et d'autres choses encore...je n'ai pas un sous...les bons Lyonnais se laissent attraper encore une fois par les menées de Louis Philippe, qui par ses agents rusés leur fait croire que le duc de Bordeaux va bientôt venir pour s'asseoir sur le trône de France. La seule chose que je ne peux pas concevoir, c'est que les bons français n'y voient rien là où tout est clair ! et qu'il y a encore de si stupides henriquinquiste qui y croient aussi".