MATHIEU CRIAERD (1689-1776) Lot n° 17

REÇU MAÎTRE EBÉNISTE EN 1738 COMMODE EN LAQUE DE CHINE Paris, époque Louis XV Bâti de chêne, laque de Chine, bronze, marbre brèche d'Alep Estampillée M. Criaerd H. 88 cm, L. 146 cm, P. 59 cm (Présentée dans son vieil état) Provenance Vente, Palais Galliera, Paris, 25 juin 1969, Me Étienne Ader, n° 95 Exposée à la VIe Biennale des antiquaires 1972, Galerie Dominique Référencée dans divers articles L'Estampille, n°85, avril 1977 Connaissance des arts, l'art aux enchères, 1979, p. 45 Cette commode à deux tiroirs «sans traverse» est ornée d'une belle ornementation de bronzes ciselés et dorés décrivant fleurs et feuillages au naturel. Le laque de Chine à fond noir s'orne d'un décor rehaussé d'or polychromé représentant des branchages de bambous, pivoines, papillons et fong-hoang . Mathieu Criaerd, ébéniste habile et avisé se spécialisa dans les meubles en laque, qui connurent un grand succès sous Louis XV. Il travaillait en collaboration avec le marchand mercier Hébert. Le succès fût consacré lorsque toutes les grandes dames de la cour qui ne rêvaient que de chinoiseries virent la mode s'amplifier à partir de la célèbre commande de la reine Marie Leszczinska, en 1737 pour Fontainebleau, pour laquelle Bernard Van Riesen Burgh livra une commode extraordinaire, la première du genre, plaquée de laques du Japon. Une idée de génie réussissant le tour de force d'adapter au goût français des créations asiatiques. Si les panneaux de laque chinois ou japonais sont connus par l'Occident depuis le XVIIe siècle, l'idée de les utiliser dans des créations françaises germe dans l'esprit des marchandsmerciers au siècle suivant. Ces derniers, en tête desquels Thomas-Joachim Hébert, Claude-Antoine Julliot ou encore Lazare Duvaux, détiennent le marché de ces productions orientales. Fournies par les compagnies maritimes, ces laques sont livrés aux ébénistes, afin qu'ils créent des meubles les associant aux bâtis français.