VICTOR PHILIPPE FRANÇOIS LEMOINE-BENOÎT Lot n° 91

Fête de ballons au château de la Muette Huile sur toile Titrée en bas à gauche Fête de ballons et localisée et signée en bas à droite Château de la Muette P. Lemoine 60,6 x 90,6 cm Balloons' party at Château de la Muette Oil on canvas, signed lower right 23,9 x 35,7 in. Dans sa forme ronde, délicatement sou­levée du sol pour aller toucher le soleil, le ballon était assurément sorti de l'esprit des Lumières. Se mouvant verticalement, plus qu'une tentative physique de s'élever, il devint un instrument philosophique propre à l'introspec­tion, d'excursionnistes prêts à braver les lois de la pesanteur, avides de sensations et en quête d'aventure. Héritier du XVIIIe, il trouva dans le même temps au XIXe siècle, siècle de la science et de l'industrie, des achèvements autres que le simple amusement des foules populaires. Tour à tour et parfois dans le même temps, le ballon se fit prouesse technologique, instrument d'exploration scientifique, observatoire, support d'acrobaties démentielles. Il se répandit dans l'Europe entière et gagna même les États-Unis. Il créait une nouvelle voie d'exploration, l'aérostation. Il ouvrait le ciel à de multiples possibilités que l'homme n'eut de cesse de découvrir et appré­hender pour mieux le conquérir. Indirectement, il nourrit également les rêves de ceux qui voyaient déjà au-delà du ballon et de ses aléas d'utilisation, croyaient en une mécanisation plus poussée du vol, et s'apprêtaient à inaugurer l'aviation. Si le nom «montgolfière» nous semble désormais familier, à l'époque il ne paraissait pas plus qu'un autre destiné à la postérité. Et pourtant, l'invention bientôt nommée du nom de ses créateurs, les frères Joseph-Michel (1740-1810) et Jacques- Etienne (1745-1799) Montgolfier, concrétisa les rêves millénaires de l'homme qui se voulait oiseau. Alors qu'ils n'avaient été durant leur vie ni jeunes savants intrépides, ni inventeurs extravagants, ils ouvraient le ciel à l'homme. Après leur premier vol réussi en 1783,