Camille SAINT-SAËNS (1835-1921). 2 L.A.S., 1896-1921 ; 7 pages in-8, et 2 pages in-4 (bords légèrement rognés).
Barcelone 15-16 décembre 1896 (avec petit dessin), [à son librettiste Louis GALLET]. Longue et intéressante lettre sur les critiques faites à ses livrets, « moyen qu’on a toujours employé pour empêcher de jouer mes opéras » ; ainsi pour Samson et Dalila, à l’index pendant dix ans : « un opéra “biblique” était a priori déclaré impossible », et pour Phryné et Proserpine, dont il défend « la prodigieuse valeur littéraire du texte […] Il n’y a dans mon œuvre que deux poëmes inférieurs, le Timbre d’argent et Henry VIII. Or, le 1er n’est pas ennuyeux et le second, s’il n’est pas amusant, a une grandeur peu commune ». Puis il parle des deux chanteuses pour le rôle de Proserpine, entre Marie Delna et Meyrianne Héglon… Quant à Carlsruhe, « pour moi, Wagner n’a pas cessé d’être l’auteur d’une capitulation, et je suis à l’index dans le monde wagnérien ». Puis il évoque le projet de Javotte à Bruxelles, et Fervaal de V. d’Indy : « Nous ne sommes pas du même bateau mais nous nous estimons réciproquement »… Il regrette la décadence de l’opéra : « Les jeunes générations ne connaîtront plus ces belles représentations harmonieuses où tout concourait à l’ensemble, où tous les rôles étaient bien tenus, où l’on était sûr de rencontrer toujours quelque grande voix et quelque grand artiste. Tempi passati !!! »… 29 septembre 1921, à son ami Boquet, parlant d’Ascanio, de la contralto Germain Fillat (« bonne musicienne. Malheureusement elle est petite et énorme ; elle serait impossible au théâtre »), puis sur sa santé, et le rhumatisme à son pouce droit, qui l’empêche de jouer du piano, alors qu’il va avoir 86 ans : « J’ai encore joué brillamment à 85 ; je crois qu’il n’y en a pas beaucoup qui aient pu en dire autant »…
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