Alexandre LENFANT (1726-1792) jésuite, protégé... Lot 30

Alexandre LENFANT (1726-1792) jésuite, protégé du Roi Stanislas puis prédicateur à la cour d’Autriche, il devint confesseur de Louis XVI et fut victime des massacres de Septembre. L.A., 24-25 juillet 1792, à Mlle Morlot, chez Mlle Rebouchet à Nancy (Lorraine) ; 3 pages in-4, adresse (quelques passages biffés pour publication, restant lisibles). Longue et intéressante lettre commentant la situation politique et militaire de la France, peu avant d’être massacré à l’Abbaye. « Le moment actuel est toujours interessant. C’est celui de la plus grande crise ou se soit encore trouvée la capitale, et l’effroi y est assés répandu. […] Il y eut encore hyer de dangereux mouvemens aux Tuileries que les brigands essayoient de forcer. L’attitude courageuse des grenadiers nationaux, leur determination a faire feu contint et repoussa les malveillans dont le nombre est augmenté depuis quelques jours »… Il faut lire les Annales monarchiques ou la Gazette de Paris… C’est « une farce » que l’enrôlement de vagabonds, d’échappés de Bicêtre et de flétris, pour s’opposer à l’élite des troupes de l’Europe, et les généraux qui crient misère n’enflamment pas le courage des « guerriers constitutionnels. Leur bravoure est toute en paroles, en bravades et en chansons. Ils repetent qu’un soldat de la liberté vaut lui seul mille esclaves du despotisme […] Il est certain que les troupes autrichiennes sont déjà sur le territoire de France »… Et d’ironiser sur une intervention du général de Montesquiou à l’Assemblée, sur l’Armée du Midi… Reprenant la plume le 25, il croit pouvoir modérer les craintes inspirées par les « menaces jacobites » ; le 27, l’empereur d’Autriche, « le roi de Prusse, les electeurs, les princes françois doivent se reunir a Mayence pour traiter de la révolution françoise, et signer, a ce qu’on pretend le terrible manifeste. L’on y attend aussi le roi de Sardaigne, ou a son défaut, le prince hereditaire qui a epousé madame Clotilde »… Il répercute ce qu’il a lu dan