L.A.S., [vers 1900], à Joseph-Charles
Mardrus; 2 pages et demie grand in-fol. sur papier de Hollande (fente au dernier feuillet).
Superbe lettre enthousiaste pour les premiers volumes de la traduction des MILLE ET UNE NUITS.
«Ô Madrus, mon oeil ! Il faut que je vous voie. Venez vite...
Enseignez-nous de nouvelles sagesses; au chant du vent du Sud, tout ce que je croyais solide a sombré. De retour de Bruxelles, où j'étais allé parler de vous avec le phallologue Ruÿters, je trouve votre lettre et le livre [...]. Échanson de délices - dans quelles oasis d'oubli, de solitude et de silence, souhaiterais-je boire à votre coupe parfumée ! Quand je suis avec vous, Schahrazade, le meilleur ami qui survient m'importune. - Savez-vous où je me réfugie pour vous lire ? - au Hammam. Je m'y figure un Orient véritable, où les bruits étouffés que j'entends ne me rappellent plus à la vie.
Ô Mardrus ! Venez ! Venez vite !.. Attisez en moi des désirs pour de nouvelles gourmandises, - plats d'amandes décortiquées, chairs suaves [...], chants souples, étoffes remuées»... Il admire en particulier les vers du tome III, dont il cite quelques extraits; il compare le récit à celui d'antiques chroniques. «Admirable, la séparation de Daoul Makan et de sa soeur - admirable leur reconnaissance dans la nuit - et leurs chants ! - Et cette approche de Baghdad... «car la brise qui en venait ne pouvait venir que de Baghdad.” Et de telles joies ne pouvaient nous venir que de vous. - Qu'Allah vous garde et vous amène en hâte, où vous attend votre écouteur grisé»...
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