FRANCE, DÉBUT DU XIXe SIÈCLE. Lot n° 89

FAUTEUIL EN ACIER Acier poli, cuivre doré et ciselé. H. 123,5 cm, L. 62 cm, P. 55,5 cm. Bibliographie Alain Renner, Mobilier de métal. De l'Ancien Régime à la Restauration, Saint-Rémy-en-l'Eau, Monelle Hayot, 2009. Ce fauteuil présente une structure tubulaire en acier poli, dont les embouts dorés sont fleuronnés. Le haut dossier est renforcé de traverses dans les parties supérieures et inférieures. Les bras reposent sur des consoles placées perpendiculairement par rapport aux pieds antérieurs, et sont ajourés d'une grille composée de trois tiges verticales. La ceinture antérieure de l'assise est ornée d'un cul-delampe doré, richement orné d'un motif de palmes à enroulements. D'une ampleur majestueuse, ce fauteuil servit probablement à un officier supérieur en campagne. Ce type de siège répondait à un souci d'efficacité logistique notamment réclamé par les militaires au début du XIXe siècle, à commencer par Napoléon lui-même, très soucieux de son mobilier de campagne, et qui écrivait en 1812: «Mon intention est que ma tente soit toujours contenue dans un seul fourgon. C'est en cela que consiste l'art du Garde-Meuble. Dépensez le double s'il le faut, mais faites une chose commode, forte et légère». Afin de répondre aux attentes de l'Empereur, l'administration du Garde-Meuble impérial commanda aux artisans des tentes, des lits, des fauteuils, des chaises, des tabourets et des tables qui puissent se plier, se ranger et être facilement déplacés au gré des besoins. Et la fonction déterminant la forme, cette dernière en fut réduite, à l'image de notre fauteuil, à sa plus simple expression. Dans ce contexte, le métal se révéla un matériau parfaitement adapté à la création de ce mobilier modulaire, résistant, et aisément transportable, que l'on rangeait généralement dans des sacs de protection et de voyage en toile forte, sergée et souvent doublée de cuir.