PARIS, ÉPOQUE LOUIS XV, VERS 1750 Lot n° 52

COMMODE TOMBEAU Placage de bois de rose et d'amarante, bronze doré et marbre brèche d'Alep H. 83 cm, L. 125 cm, P. 56 cm Bibliographie Yves Gairaud & Françoise de Perthuis, Guide du Meuble Ancien, Ed. Hervas, Paris, 1984, p. 169 Cette commode de forme «tombeau» ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs en façade soulignés d'une ceinture chantournée à cul-de-lampe en bronze doré. Cette façade se pare d'une marqueterie de croisillons à cubes sans fonds en bois de rose dans des réserves d'amarante. Les montants, légèrement mouvementés, arborent ce même décor de bois de rose ainsi qu'une ornementation de bronze doré à têtes d'espagnolettes. L'ensemble repose sur quatre pieds galbés, les deux antérieurs à ornementation de bronze doré. La parure de notre commode est complétée par des entrées de serrure et des poignées de tirage en bronze doré à décor de rinceaux, volutes et branchages dans le goût rocaille, ainsi qu'un plateau de marbre brèche d'Alep. La commode «tombeau» apparaît sous la Régence, par analogie avec le sarcophage dont elle évoque la forme. Elle est massive, lourde, ventrue parfois, les pieds sont courts et le tablier au ras du sol. Si les bronzes sont importants (mascarons, masques, bustes, personnages...), c'est moins par souci de la décoration que pour dissimuler les imperfections d'assemblage dues à une technique encore rudimentaire. L'époque Louis XV va habiller la commode en objet d'art et tenter de faire oublier son caractère utilitaire. Les formes deviennent plus équilibrées, plus harmonieuses et le galbe plus élégant. Ainsi, vers 1740 apparaît un important perfectionnement technique: les tiroirs ne reposent plus sur des traverses mais coulissent les uns sur les autres. Ainsi gagne-t-on une surface permettant de réaliser des décors plus vastes et des marqueteries plus raffinées. Pour autant, la commode Louis XV ne chasse pas la commode en tombeau, et l'on fabriquera ce meuble jusqu'au milieu du XVIIIe siècle et au-delà, pui