Mirabea u (Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau).... Lot 19

Mirabea u (Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau). Lettre autographe signée. [Château de Vincennes], 15 novembre 1778. 1 p. 3/4 in-12. Belle lett re de prison. Mirabeau y fut détenu de 1777 à 1780 sur lettres de cachet à la demande de sa famille, pour avoir enlevé sa maîtresse Sophie, épouse du marquis de Monnier. C'est à Vincennes qu'il rédigea son pamphlet Des Lettres de cachet et prisons d'État, qui paraîtrait en 1782, et dans lequel il dénonce le pouvoir arbitraire de l'État. « ... J'ai à vous remercier de l'excellente eau des Carmes que m'envoya hier madame de Rougemont [épouse du commandant du donjon de Vincennes]. Je ne sais pourquoi on osa s'adresser à elle , assurément, je n'en fus point informé , je ne suis ni si indiscret, ni si familier , et un chirurgien devroit avoir un spécifique si simple. Quoiqu'il en soit, ne pouvant remercier madame de Rougemont, je m'adresse à vous... M. F[ontelliau, chirurgien du donjon de Vincennes] m'a demandé ce matin en me faisant la barbe, s'il n'y avoit rien de nouveau en rien. Je lui ai répondu que je n'étois plus à même d'apprendre des nouvelles qui intéressassent d'autres que moi. – Mais vous êtes malade, pourquoi ne me demandez-vous pas ? – Parce que je n'ai pas eu besoin de secours pressés. – Qu'avez-vous ? Est-ce que vous m'en voulez ? – J'ai que je souffre. Quant à vous en vouloir, est-ce que votre conscience vous dit que j'en ai sujet... Il s'est tu et tout a fini ainsi. Voilà à la lettre ce qui s'est dit. Je vous prierai probablement, Monsieur, de vous joindre à moi pour faire sentir à M. Le Noir [Jean-Charles-Pierre Lenoir, lieutenant général de police de Paris, qui laissa des notes pour un ouvrage sur la police dont plusieurs passages répondaient aux critiques publiques de Mirabeau] qu'il devient indispensablement nécessaire qu'on force mon père à me donner un domestique. Il est impossible qu'un porte-clefs puisse faire ailleurs son devoir et subvenir à mes besoins dans les fréquentes infirmités dont je suis assai