Ecole VENITIENNE vers 1620 Lot n° 20

Le martyre de Saint Sébastien Huile sur cuivre 44 x 33 cm L'iconographie très particulière de notre tableau - les bourreaux sont occupés à attacher le saint à un arbre et seul l'arc et le carcan rempli de flèches posés sur le sol annoncent son futur martyre - est l'invention de l'artiste vénitien Jacopo Negretti dit Palma le Jeune (1544-1628). L'original n'est malheureusement connu que d'après l'eau-forte réalisée par Egidius Sadeler II (1575-1629) et qui porte l'annotation «Jacopus Palma inve». L'oeuvre de Palma datait sans doute du début du XVIIe siècle et était probablement destinée au Santuario delle Sette Chiese à Monselice à en juger d'après les dessins préparatoires conservés à Paris (École des Beaux- Arts, inv. EBA 214) et dans une collection particulière. Le rapprochement entre le Saint Sébastien et la Lapidation de Saint Stéphane peinte par Palma vers 1606, également gravée par Sadeler et perdue, confirme cette datation. Plusieurs versions peintes du Martyre de Saint Sébastien subsistent, de qualité variable, dont celle, sur cuivre, conservée à la Galleria Corsini de Rome (inv. 248; 45,5 x 32,5 cm), très proche de la gravure de Sadeler et attribuée d'abord à un anonyme flamand, puis à Joseph Heintz l'Ancien (1564-1609). On en connaît également deux répliques par Hans Johann Rottenhammer (1564-1625), sur bois et sur cuivre, qui datent de son séjour vénitien entre 1596 et 1606 (collections particulières). Avec ses couleurs vives et ses jeux d'ombres et de lumières, notre cuivre semble légèrement plus tardif. Par ailleurs, si la composition est respectée, plusieurs détails diffèrent de toutes les autres versions et de l'eau-forte de Sadeler. Ainsi, la couronne d'or que présente l'angelot est remplacée par une couronne de laurier, le turban du bourreau de gauche et le drapé qui couvre les hanches du saint sont rayés, le ciel bleu agrémenté de nuages blancs, l'homme se penchant vers son carcan juste derrière Sébastien absent et tout le groupe de personnages à l