STAËL-HOLSTEIN (Anne-Louise-Germaine Necker, baronne... Lot n° 19

Lettre au ministre de la Justice Claude Ambroise Regnier. Ce 22 vendémiaire [an 12: 15 octobre 1803]. Lettre autographe signée Necker Stael de Holstein: 2 pp. in-4. Importante lettre historique dans laquelle Mme de Staël répond à sa mise en demeure et réclame son passeport. Le 3 octobre 1803, Bonaparte avait écrit à son ministre de la Justice: "Je suis instruit, Citoyen Ministre, que madame de Staël est arrivée à Maffliers près Beaumont-sur-Oise. Faites-lui connaître, par le moyen d'un de ses habitués et sans causer d'éclat, que si le 15 vendémiaire elle se trouve là, elle sera reconduite à la frontière par la gendarmerie. L'arrivée de cette femme, comme celle d'un oiseau de mauvais augure, a toujours été le signal de quelque trouble. Mon intention n'est pas qu'elle reste en France." Le 15 octobre, Mme de Staël reçut donc l'ordre de se tenir à 40 lieues au moins de Paris. Elle écrivit aussitôt au ministre de la Justice pour lui faire part à la fois de son indignation et de l'impossibilité qui était la sienne de respecter ce délai. Faisant valoir son bon droit, elle réclamait son passeport: L'article du code civil est formel à cet égard, il est dit qu'une française mariée à un étranger lorsque résident en France elle devient veuve reprend les droits de française je ne m'appuye point de mon droit pour résister à la volonté du gouvernement mais pour obtenir un passeport comme toute française doit l'avoir. La première page porte cette mention manuscrite: "Envoyé le passeport à Made de Staël le 23 Vendémiaire an 12." Dès lors, Mme de Staël entreprit avec Benjamin Constant un voyage en Allemagne entre novembre 1803 et avril 1804 dont elle tira le célèbre De l'Allemagne. "Madame de Staël ne fut pas plus écoutée que moi, lorsque je me vis obligé de m'adresser aussi à Bonaparte pour lui demander la vie de mon cousin Armand. Alexandre et César auraient été touchés de cette lettre d'un ton si élevé, écrite par une femme si renommée; mais la confiance du mérite qui se juge et s