Bouclier ahrer ou arar, Hoggar, sud de l'Algérie... Lot 44

Bouclier ahrer ou arar, Hoggar, sud de l'Algérie Peau d'antilope oryx, fer, laiton L. 124 cm - l. 66 cm D'une belle sobriété, cet ahrer a conservé la teinte claire du cuir de l'antilope oryx dans lequel il a été façonné. Il est orné d'un motif cruciforme obtenu par de nombreuses et régulières incisions dans la matière. Le système d'attache de la prise faite de cuir, dissimulée au revers de l'objet, laisse apparaître notamment deux longues agrafes, les riches ornementations en métal cachant le système de fixation. La périphérie de ce bouclier plane est enroulée sur elle-même et teintée de pigments sombres. Bel état de c onservation.D'une très grande rareté, les boucliers Touaregs ont cessé d'être fabriqués, selon les différents spécialistes, entres les années 1930 et 1950, se raréfiant de façon significative à la veille de la seconde guerre mondiale. Leur grande taille, malgré un maniement peu aisé, permettait, semble-t-il, d'offrir une réelle protection défensive aux nobles, dont il était l'apanage exclusif, contrant lances et armes de poings. Toutefois, c'est surtout par leur décor et ornementations, que les ahrer se caractérisent. Sur une ligne centrale en partie haute sont ainsi toujours décrites de petites incisions superficielles entaillant le cuir, et dessinant une croix incolore. Le Père Charles de Foucauld commente à ce propos «Sur tous les exemples que j'ai vus, et probablement dans la plupart des cas, ce dessin est pratiquement le même et est certainement symbolique, car on raconte que le motif du bouclier et de la croix est gravé dans le rocher». Si les musées européens notamment, le Musée du Quai Branly, conservent un petit nombre de boucliers Touaregs, il est en revanche exceptionnel de voir circuler sur le marché des oeuvres de ce type, dont l'ancienneté, l'état de conservation et la variété, sont d'une rare qualité