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Lot n° 6

Jeanne JACQUEMIN (1863-1938) Béatrice Pastel...

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Jeanne JACQUEMIN (1863-1938) Béatrice Pastel et crayon sur papier marouflé sur carton, signé et daté 1897 à droite Haut. : 28 cm ; Larg. : 37 cm (dimensions à vue) Provenance : - Ancienne Collection Gérard Bauër (selon une annotation au revers de l'encadrement), fils d'Henry Bauër, ami de Jeanne Jacquemin et de Jean Lorrain. Henry Bauër était un fils naturel d'Alexandre Dumas. - Collection particulière française Bibliographie : - Jean-David JUMEAU-LAFOND, Les Peintres de l'âme, le Symbolisme idéaliste en France, Snoeck-Ducaju & Zoon, Gand ; Pandora, Anvers ; Paris Musées, 1999. Catalogue de l'exposition au Musée d'Ixelles (Bruxelles), 1999, et au Pavillon des Arts à Paris, 2000, p.79-80. - Jean-David JUMEAU-LAFOND, « Jeanne Jacquemin, peintre et égérie symboliste », Revue de l'art, 2003-3, p. 57-78 (oeuvre reproduite en noir et blanc p. 64, ill. n° 10) Tour à tour modèle, critique d'art et peintre, Jeanne Jacquemin a été une femme plurielle dans le Paris de la seconde moitié du XIXe siècle. Cette artiste a côtoyé le monde artistique et culturel de son temps. Amie de Huysmans, de Verlaine et de Mallarmé, elle était également proche des cercles symbolistes et notamment d'Odilon Redon. Son parcours et son oeuvre sont marqués par la singularité. Après avoir appris les rudiments du dessin auprès de son beau-père, dessinateur en joaillerie, l'artiste a construit sa carrière de manière autodidacte. Elle épousa par la suite un artiste scientifique : Edouard Jacquemin, un dessinateur d'amphibiens au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Figure symboliste, à la fois envoutante et étonnante, Jeanne Jacquemin a su présenter son oeuvre au milieu d'un univers très masculin où elle était surnommée « le petit voyou mystique » par le symboliste Joseph-Aimé Péladan dit Sâr Péladan, fondateur de la Rose-Croix. Le journaliste et critique d'art Rémy de Gourmont a également souligné que l'oeuvre de l'artiste relevait d'une « science technique très rare chez une femme » en mai 1892 dans le Mercure de France. En outre d'une participation au groupe des XX et au Salon de la Plume de 1900, Jeanne Jacquemin a présenté ses oeuvres dans deux galeries majeures du Paris de la dernière décennie du XIXe siècle : celle de Siegfried Bing ainsi que celle de Louis-Léon Le Barc de Bouteville. Le pastel présenté, intitulé Béatrice, date de 1897. De format horizontal, l'oeuvre se présente sur un fond de camaïeu bleu d'où surgit une femme rousse, comme toutes les figures féminines de Jeanne Jacquemin, auréolée d'une couronne feuillagée à la William Morris. Le titre inscrit sur la gauche semble évoquer une Beata Beatrix dans l'esprit de celle de 1872 du préraphaélite Dante Gabriel Rossetti, d'après le poème Vita Nuova de Dante Alighieri (XIIIe siècle). Il souhaitait la représenter dans « son idéal, symbolisé par une transe ou une transfiguration spirituelle soudaine ». Cette intensité est également perceptible dans l'oeuvre sur papier de Jeanne Jacquemin. De même, la personnalité de l'artiste se révèle également dans l'importance de sa signature présentée sur toute la verticale droite de la composition. Cette oeuvre sur papier provenant de la collection Gérard Bauër (selon une inscription au dos) dont la famille était proche de Jeanne Jacquemin, puis conservé dans une collection particulière française fait partie des rares oeuvres de Jeanne Jacquemin qui nous sont parvenues. En effet, à ce jour, seulement quinze oeuvres seraient localisées.

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