CORBIÈRE (Tristan). Lot n° 12

LES AMOURS JAUNES. Paris, Librairie du XIXe siècle, 1873. In-12, maroquin citron, triple filet doré sur les plats, dos richement orné de motifs et filets dorés, encadrement intérieur, doublure et gardes de soie rouge, tranches dorées sur témoins, couverture, chemise demi-maroquin, étui (Maylander). ÉDITION ORIGINALE, ornée en frontispice d'un autoportrait gravé à l'eau-forte, tiré comme toujours sur papier blanc. Tirage à 490 exemplaires. UN DES 9 PREMIERS EXEMPLAIRES SUR PAPIER JONQUILLE, seul grand papier. Ce livre, publié aux frais du père de l'auteur (à qui il est dédié), passa totalement inaperçu. En 1884, dans Les Poètes maudits, Verlaine révéla cette « oeuvre unique où Villon et Piron se complairaient à voir un rival souvent heureux - et le plus illustre d'entre les vrais poètes contemporains, un maître à leur taille ». Comme Chateaubriand, comme Max Jacob, il a chanté la nostalgie de la mer : « Quel Breton bretonnant de la bonne manière !... Comme il avait, ce faux sceptique effrayant, le souvenir et l'amour des fortes croyances bien superstitieuses de ses rudes et tendres compatriotes de la côte ! » s'écriera Verlaine. Son amour sans espoir lui inspira des accents poignants qui laissent éclater la souffrance que lui infligèrent sa laideur (il s'est peint dans Le Crapaud), sa surdité et son délabrement physique. L'ensemble du tirage n'a jamais été numéroté. SUPERBE EXEMPLAIRE.