L’Événement de la Gazette n° 34 (voir l'article Orfèvrerie, une collection à la table de l’Empire page 14) avait mis en avant l’exceptionnel ensemble d’orfèvrerie Empire du docteur Vincent, objet initial d’un legs familial et consciencieusement enrichi ensuite. Ce n’était qu’une partie de sa collection car, en véritable passionné d’une époque phare pour les objets d’art, l’homme avait également réuni du mobilier et des pièces de bronze de la plus haute qualité, dispersés en même temps pour aboutir à la somme totale de 684 889 €. Parmi les pièces d’argent, le musée des Arts décoratifs – qui conserve déjà un ensemble de trente-trois objets et de 176 dessins originaux provenant de l’atelier de l’orfèvre – a choisi de préempter à 50 800 € un milieu de surtout (reproduit page de gauche), présentant deux femmes drapées à l’antique, créé par Jean-Baptiste-Claude Odiot. Une entrée et un résultat – complété par les 17 500 € obtenus par l’huilier du même, à la colonne surmontée d’une Victoire ailée (31 x 25,5 x 11,2 cm, poids 2,56 kg) – qui tempèrent la déception pour la paire de soupières et celle de coupes à entremet de ce maître maître, appliquées des armoiries du comte Charles André Pozzo di Borgo. Ces modèles aux anses à double serpent n’ont pas trouvé preneur. La suite des pièces de forme suscitait des enchères tout à fait conformes à leur qualité : 44 450 € étaient reçus à la fois par la paire de rafraîchissoirs et leurs doublures en vermeil, de Jacques-Henri Fauconnier (voir l’article ci-dessus mentionné), et par une soupière couverte, son présentoir et sa doublure de Jean-Charles Cahier (1772-1857). Suivaient les objets d’art et d’ameublement et parmi eux, deux garnitures de cheminée. La première, attribuée à Claude Galle, en bronze entièrement doré (voir l'article La collection Empire du docteur Vincent de la Gazette n° 35, page 43), est ornée de Victoires ailées dont l’une portant une flamme qui consumait à 87 720 €. La seconde, reproduite ci-dessus, bien que ni signée ni attribuée, sonnait le plus haut prix de l’après-midi en empochant 96 750 €. Rehaussé en applique de frises de vestales, ce modèle en bronze patiné est d’un grand raffinement. De plus, l’horloger aux commandes du mouvement n’est autre que Louis Moinet (1768-1853), le futur inventeur du chronographe et auteur d’une horloge spécialement conçue pour Napoléon en 1806 – dès que sa boîte à musique se met en marche, l’ingénieux automatisme vient couronner l’Empereur et Joséphine. Il collaborait souvent avec Thomire, ceci expliquant peut-être cela…