Œuvre de la manufacture parisienne Nast au début du XIXe siècle, une partie de service en porcelaine polychrome à décor d’oiseaux, déployée en page 54 de la Gazette n° 22 (voir l'article Nast, la porcelaine au plus haut), changeait de vitrine pour 14 812 €. Mais c’est sur ce rare bol à punch en porcelaine, dit «Chine de commande», que s’est focalisée l’attention, l’objet obtenant 27 048 €. Datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle, période coïncidant avec le règne de Qianlong (1736-1795), il s’inscrit dans une production considérable dévolue au marché occidental, où il rencontre alors un franc succès. Sans doute fabriqué à Jingdezhen, comme c’est souvent le cas pour ce type de pièce, notre bol arbore une scène identique sur ses deux faces, montrant au centre un marchand européen négociant des ballots de thé, une table de dégustation près d’un amoncellement de balles de feuilles séchées sur la droite, et le foulage des caisses sur la gauche. Une devise latine, déployée sur deux phylactères d’or, surplombe la scène. Ce type de décor trouve sa source dans des modèles que les artisans locaux reproduisaient fidèlement, qu’il s’agisse d’armoiries pour des services complets, de scènes tirées de gravures bibliques, ou encore de dessins du peintre néerlandais Cornelis Pronk (1691-1759). De la Chine des Tang (618-907), citons une importante statue (h. 44 cm) en pierre noire à traces de laque or d’un bouddha assis en padmasana sur un lotus, partie à 25 760 € (voir l'article Le Printemps asiatique fait souffler un air nouveau sur les arts extrême-orientaux à Paris de la Gazette n° 22, page 14), et de l’ère d’Edo japonaise, une imposante armure complète et sa caisse de transport, prisée 17 388 €.