Sujet de l’Avant-première de la Gazette n° 6 (voir l'article L’Antiquité rêvée d'un peintre marginal à sa manière, Turpin de Crissé page 27), la grande toile de Lancelot-Théodore Turpin de Crissé a largement tenu ses promesses en stoppant son ascension à 104 550 €. Le peintre – l’un des meilleurs tenants du paysage néoclassique – livrait ici une Vue imaginaire d’un port antique (107 x 161 cm) brossée à la fin de sa vie, tout empreinte de l’idéal néo-grec en vogue dans les années 1840-1850, au trait net et aux couleurs franches. Le site représenté illustre parfaitement ce qu’avait pu être une cité fondée en Grande-Grèce, dans le sud de l’Italie, par les colons hellènes, plus de six cents ans avant J.-C., telles Messine ou Sélinonte. Sans transition, on passait ensuite à deux artistes animaliers hors pair… Le premier n’est autre que Georges-Lucien Guyot, le sculpteur parisien, apprivoisant une Panthère aiguisant ses griffes (voir l'article La griffe d’un grand animalier de la Gazette n° 7, page 78) ; ce bronze sensible s’affirme comme l’un des best-sellers de Guyot, et a été réalisé à la cire perdue par « Susse Frères Éditeurs, Paris » (77 x 55 cm). Il devait décrocher ici 79 500 €. Dans son sillage, on découvrait un Chat couché, mais pas n’importe lequel, son auteur n’étant autre que le prince ottoman Abdul Medjid. Né en 1868, après la déposition en 1922 du dernier sultan Mehmed VI, son cousin, il sera le 101e calife du monde musulman – et ce jusqu’en 1924, sa fonction étant alors uniquement religieuse. La toile (46 x 55,5 cm) – partie à 18 573 € – rappelle que l’homme d’État a été aussi, et surtout, un peintre talentueux. Les arts décoratifs ont à leur tour agrémenté la session, à l’image d’un meuble secrétaire art déco de la Maison Dominique (André Domin et Marcel Genevrière) ; l’ouvrage est en bois de placage ouvrant par un tiroir, un abattant et quatre portes (120 x 141 x 40 cm) ; portant une estampille à trois endroits, il a récolté 8 862 €.