En couverture de la Gazette de rentrée n° 30 (voir l'article L’art de l’affiche à l’heure de l’art nouveau), le profil délicat d’une amatrice d’art nouveau tracé par Georges de Feure annonçait la vente du monument consacré à l’affiche française. Il s’agit de fait d’un ensemble fort recherché, réunissant les plus beaux exemples de cette production, dans cinq cartonnages in-folio édités entre décembre 1895 et novembre 1900. Rappelons que c’est Jules Chéret qui a soufflé cette idée à l’imprimeur Chaix, grâce auquel les œuvres des meilleurs affichistes du tournant du XXe siècle ont pu être placardées sur les murs de Paris et de la France entière. Cet exemplaire des Maîtres de l’affiche, d’une très grande fraîcheur, est bien complet des 240 planches en chromolithographie et des 16 superbes lithographies originales, offertes en prime aux abonnés. De Toulouse-Lautrec à Bonnard, toute une génération d’artistes brillants s’y plie à l’exercice difficile de la «réclame» ! L’ouvrage bénéficie aussi d’un cartonnage d’édition illustré par Paul Berthon et relié par Engel. Aussi, ce lot devait être disputé jusqu’à 39 680 €, triplant son estimation haute. À sa suite, une somme insolite : l’Album des soirées fantastiques de Robert Houdin au Palais-Royal, édité à Paris par Guiraudet en 1851. Il se présente sous un format oblong de 22 pages très illustrées, constituant le second volume – extrêmement rare – de cette série consacrée aux tours du fameux illusionniste (la Bibliothèque nationale de France ne conserve que le premier tome). Il trouvait preneur à 4 960 €.