Analysé longuement dans la Gazette n° 22 (voir l'article Le portrait féminin selon Picasso, page 140), le très élaboré dessin de Pablo Picasso a conquis le public de la session de prestige, inscrivant 192 759 € et doublant largement son estimation haute. Il s’agit d’une œuvre de la dernière période du maître, une Tête de femme signée et datée du 2 juin 1970. L’artiste a utilisé pour ce dessin double face deux crayons feutres sur un carton de petites dimensions (20 x 14,5 cm) ; d’une grande puissance d’évocation, ce visage est passé par la galerie Louise Leiris, et figure naturellement dans la somme de Christian Zervos : Pablo Picasso volume 32. Œuvres de 1970 (éditions Cahier d’art, 1977). À quelques encablures, suivait une drôle de sculpture de César Baldaccini, dit César, avec 13 149 €… Elle s’intitule L’Hippocampe – aussi publiée sous le titre Le Caméléon – et s’affiche comme une belle épreuve de bronze à patine dorée, signée, numérotée «E.A» et dédicacée «à Y. Truffert». L’artefact a été édité à partir de 1972 avec Valsuani comme fondeur, d’après un fer soudé créé en 1957 (h. 20,5 cm, l. 34 cm). Venaient ensuite les arts décoratifs, portés par l’incontournable Line Vautrin, autrice d’un de ses typiques miroirs dits «sorcière», disputé jusqu’à 79 299 € ; il s’agit du modèle «Soleil à pointes» signé, créé vers 1955, à l’encadrement en talosel noir gaufré et parties de miroir, au tain or, incrustées à chaud (diam. 60 cm). Pour la petite histoire, cet objet a été acquis par ses derniers propriétaires auprès de l’artiste dans les années 1960. Il faut aussi évoquer le score de 13 908 € établi par le lampadaire Sol au plafond de Jean-Pierre Garrault et Henri Delord & Chabrières, à partir d’une estimation haute de 3 000 €. Sorti aux éditions Chabrières en 1971, il est constitué d’une structure en métal tubulaire chromé, enchâssant trois sphères éclairantes en méthacrylate thermoformé crème (h. 258 cm).