Quelques pigments finement broyés, de l’eau, un soupçon de gomme arabique : ainsi naquit l’aquarelle ! Si l’on en connaît l’emploi depuis l’Antiquité, notamment en Égypte, son histoire occidentale gardait jusqu’à présent de nombreuses zones d’ombre. Cet ouvrage vient réparer oublis et préjugés, pour apporter un éclairage nouveau et sensible sur une pratique reléguée par l’Académie au rang d’art subalterne, d’étude, voire pour dilettante. Dans une approche tant scientifique qu’esthétique, l’autrice, conservatrice au département des arts graphiques du Louvre, s’appuie sur les évolutions techniques, tant dans l’usage des couleurs que dans l’élaboration des papiers depuis le Moyen Âge. Des dessins coloriés sur parchemin de la Cambridge University Library aux jeux aléatoires entre l’opaque et le translucide de Gerhard Richter, conservés au MoMA à New York, le livre égrène page à page quelque 300 chefs-d’œuvre, témoignant d’une quête incessante, complexe et subtile de fluidité et de transparence. C’est, au Quattrocento, ce Guépard bondissant dont Antonio Pisanello célèbre le pelage velouté. C’est la carnation livide de corps sans vie suggérée par Luca Signorelli dans son dessin préparatoire de la fresque des Damnés. Mais c’est aussi la révélation d’une proximité, longtemps gommée, entre l’art de la miniature et le médium que souligne l’ancienne chargée du fonds de dessins du musée d’Orsay. De feuilles d’exception (une fascinante étude de paysage d’Albrecht Dürer) en élans virtuoses (le lion rugissant de Delacroix), jusqu’aux aériennes abstractions de Vassily Kandinsky, les pages lisses et soyeuses d’un grammage épais, évoquant le vélin, sondent les écoles et leurs maîtres du XVIIIe siècle, ravivent l’élan de William Turner dans la sensation du paysage et offrent aux modernes – de Paul Cézanne à Henri-Edmond Cross – plus qu’une tribune, un plaidoyer. On cueillera ce fruit d’une recherche aboutie, riche d’archives jusqu’alors inexploitées qui permettent de comprendre l’apport de l’aquarelle à la peinture et de la reconnaître en égale.
Quelques pigments finement broyés, de l’eau, un soupçon de gomme arabique : ainsi naquit l’aquarelle ! Si l’on en connaît l’emploi depuis l’Antiquité, notamment en Égypte, son histoire occidentale gardait jusqu’à présent de nombreuses zones d’ombre. Cet ouvrage vient réparer oublis et préjugés, pour apporter un éclairage nouveau et sensible sur une pratique reléguée par l’Académie au rang d’art subalterne, d’étude, voire pour dilettante. Dans une approche tant scientifique qu’esthétique, l’autrice, conservatrice au département des arts graphiques du Louvre, s’appuie sur les évolutions techniques, tant dans l’usage des couleurs que dans l’élaboration des papiers depuis le Moyen Âge. Des dessins coloriés sur parchemin de la Cambridge University Library aux jeux aléatoires entre l’opaque et le translucide de Gerhard Richter, conservés au MoMA à New York, le livre égrène page à page quelque 300 chefs-d’œuvre, témoignant d’une quête incessante, complexe et subtile de fluidité et de transparence. C’est, au Quattrocento, ce Guépard bondissant dont Antonio Pisanello célèbre le pelage velouté. C’est la carnation livide de corps sans vie suggérée par Luca Signorelli dans son dessin préparatoire de la fresque des Damnés. Mais c’est aussi la révélation d’une proximité, longtemps gommée, entre l’art de la miniature et le médium que souligne l’ancienne chargée du fonds de dessins du musée d’Orsay. De feuilles d’exception (une fascinante étude de paysage d’Albrecht Dürer) en élans virtuoses (le lion rugissant de Delacroix), jusqu’aux aériennes abstractions de Vassily Kandinsky, les pages lisses et soyeuses d’un grammage épais, évoquant le vélin, sondent les écoles et leurs maîtres du XVIIIe siècle, ravivent l’élan de William Turner dans la sensation du paysage et offrent aux modernes – de Paul Cézanne à Henri-Edmond Cross – plus qu’une tribune, un plaidoyer. On cueillera ce fruit d’une recherche aboutie, riche d’archives jusqu’alors inexploitées qui permettent de comprendre l’apport de l’aquarelle à la peinture et de la reconnaître en égale.