François Boucher a laissé un nombre substantiel de dessins à sujet religieux, mais paradoxalement n’a peint que très peu de retables. Notre feuille, esquisse pour un Saint Jean-Baptiste prêchant – à ne pas confondre avec le Saint Jean-Baptiste dans le désert du Minneapolis Institute of Arts ou le dessin du musée Magnin –, s’inscrit dans la production tardive du peintre. Il séduisait à hauteur de 28 336 €. Le tableau final, dont l’emplacement est aujourd’hui inconnu, était destiné à l’église paroissiale du vieux Versailles et fut peint entre 1761 et 1764. Il fut finalement offert à la cathédrale Saint-Louis de la ville, fraîchement achevée, par Jeanne-Antoinette, marquise de Pompadour, dans un acte de dévotion survenant vers la fin de sa vie, suite au décès de sa fille en 1754. Jean-Baptiste était le saint patron de la marquise, qui mourut le 15 avril 1764. L’œuvre fut certainement saisie à la Révolution et ne revint jamais à la cathédrale, contrairement à l’autre tableau de Boucher, Saint Pierre tentant de marcher sur les eaux, qui lui fut restitué au XIXe siècle. Plus ancien et ayant pour sujet un épisode des Saintes Écritures, le vitrail des Trois Hébreux dans la fournaise (voir l'article Fleurons de l’art du vitrail au XVe siècle de la Gazette n° 19, page 50) s’en allait à 4 508 €.