Un plat blanc à décor bleu sous couverte met en scène les deux créatures fabuleuses évoluant parmi des nuages. Au revers, se déchiffre une marque précieuse : elle indique que l’objet a été fabriqué en Chine pour le prince héritier Nai-Fu, «de l’enceinte de l’Est», sous la dynastie Nguyen, la dernière qui régna sur le Vietnam, de 1802 à 1945. Malgré des fêles et des accidents, le plat impérial a créé la surprise en récoltant 186 000 € à partir d’une estimation de 5 000 €… Confirmation, si cela était encore nécessaire, de l’intérêt porté aujourd’hui aux productions artistiques de ce pays du Sud-Est asiatique. Plus au nord, une école de peinture avait vu le jour en Chine, qualifiée par la suite d’«anglo-chinoise» ; en était issue une composition à l’huile sur toile (51 x 64,5 cm), figurant des dames recevant un dignitaire devant un pavillon, installés sur un bateau de fleurs, qui passe devant des bâtiments où flottent les drapeaux britannique et hollandais (probablement les comptoirs de Canton). Pour ce témoignage des alentours de 1880, il fallait prévoir 4 960 €. Mentionnons encore une potiche couverte (h. 49 cm) en bronze et émaux cloisonnés à décor polychrome sur fond bleu de chauves-souris, celles-ci évoluant parmi des fleurs de lotus ; fabriquée en Chine, dans la première moitié du XIXe siècle, pendant la période Jiaqing, elle changeait de mains pour 2 480 €.