Masque Chontal
Comme la figure debout de la culture pré-Teotihuacán figurant en couverture de la Gazette n° 2, ce masque chontal fait partie d’une collection française composée jusqu’à ces dernières années.

Estimation : 20 000/25 000 €
Ce panorama des cultures Mezcala et Chontal réunit une soixantaine de masques et de statuettes en pierre aux lignes dynamiques faisant écho au cubisme. Que cachent-ils derrière leur apparence hiératique et leurs formes stylisées ? Aucun visage ne semble différent d’un autre, et pourtant chacun est incomparable. On sait qu’ils piquèrent la curiosité d’André Breton, Paul Éluard ou Tristan Tzara, que l’on peut les admirer au musée du quai Branly et qu’ils firent l’objet d’une exposition à celui de la Seita en 1992, «Figures de pierre». Moins nombreux que les figures apparues juste après la période olmèque (soit entre 300 et 100 av. J.-C.), les masques jouent un rôle important dans la sculpture du Guerrero, état montagneux traversé par la Sierra Madre del Sur. Certains sont travaillés en relief, d’autres, comme celui-ci, sont de forme plus aplatie et servent de pendentifs. On sait qu’ils datent du premier millénaire avant notre ère. Si les plus grands sont réalisés dans l’andésite, la serpentine ou la diorite, ceux de taille moins importante sont sculptés dans des pierres mouchetées vert-noir, dans des jadéites ou parfois de l’albâtre. Leur revers est plat, et des trous permettent de les suspendre. Malgré des similitudes entre eux – masques et figures ayant été découverts dans des sépultures et sous des habitations –, le style chontal est plus réaliste, le mezcala plus schématique. Mais tout aussi mystérieux…