Un Américain à Concarneau
Venu d’outre-Atlantique pour s’installer en Bretagne, Charles Fromuth n’avait qu’une obsession : peindre des bateaux. Un rare ensemble de quarante-six tableaux révèle son talent avant-gardiste.

Estimation : 2 000/3 000 €
Estimées entre 150 et 6 000 €, les œuvres révèlent le travail d’un peintre entièrement consacré à la mer et aux bateaux, mais aussi au style si particulier, à l’avant-garde de son époque. Le pastel était son médium de prédilection – il le fabriquait d’ailleurs lui-même –, qui lui permettait ses nuances de coloris ainsi qu’un dessin très dynamique et expressif, rendant parfaitement le mouvement. La découverte des estampes japonaises à l’Exposition universelle de 1900 confirma Charles Fromuth dans sa voie, son goût pour la nature et la perspective faisant le reste. On comprend, en observant ses Rapsodies du soir sur le port, prisées 2 000/3 000 €, ou l’impressionnant Rythme hivernal sur le port (4 000/6 000 €) à quel point son art était éloigné de celui des autres peintres de marines de son temps, et peut-être aussi finalement pourquoi il ne connaît qu’aujourd’hui un juste début de reconnaissance. Le peintre américain a découvert l’Europe et la France en 1889, après avoir effectué ses études aux beaux-arts de Philadelphie, sous l’égide de Thomas Eakins. L’année suivante, il se rend en Bretagne, à Pont-Aven puis à Concarneau qu’il ne quittera plus, installé en pension à l’Hôtel de France. Il exposera ses œuvres jusqu’en 1910, mais arrêtera ensuite de rechercher la réussite commerciale. L’argent fourni par son frère et la vente de certains de ses tableaux suffisaient à sa vie de solitaire, emplie de ces vues du port encombré de bateaux et au ciel chargé.

Estimation : 4 000/6 000 €