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Yves Le Fur, plaidoyer pour la transcendance

Publié le , par Sarah Hugounenq

Il est l’un des rares conservateurs à privilégier la philosophie de l’art. À la tête du département du patrimoine et des collections du musée du quai Branly - Jacques Chirac depuis 2008, Yves Le Fur déplace notre regard et nous extrait de l’image de l’Occidental amateur d’exotisme.

Yves Le Fur, directeur du Département du Patrimoine et des Collections. © Musée du... Yves Le Fur, plaidoyer pour la transcendance
Yves Le Fur, directeur du Département du Patrimoine et des Collections.
© Musée du quai Branly - Jacques Chirac
Comment avez-vous rencontré les arts extra-européens ? J’ai passé mon enfance au Gabon, près des peuples Obamba et Teke, où passaient beaucoup d’ethnologues et de marchands. Notre voisin, le docteur Jean-Claude Andrault, un grand passionné d’art africain, m’apprenait à sculpter, à faire des moulages et à couler du plomb. Le rituel des sorties de masques a été mon premier contact avec l’objet en fonction. Je me souviens encore de la présence du masque sortant des hautes herbes, avec sa robe en raphia, qui venait voir les étrangers. Vos parents collectionnaient-ils ? Ils n’étaient pas des collectionneurs à proprement parler, mais ils avaient quelques objets, que je conserve toujours. C’est sentimental. Malgré ces racines africaines, vous avez fait vos études sur un tout autre sujet : les cires anatomiques… Oui, j’ai d’abord commencé par les arts plastiques, pour vivre. Puis, j’ai fait une thèse sur les cires anatomiques, un domaine qui n’est pas si éloigné que cela finalement. Ce sont les marges de l’histoire de l’art. En déplaçant un sujet d’étude de son champ académique pour le mettre en relation avec d’autres savoirs, on développe des approches…
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