Xavier Eeckhout est un galeriste qui s’est spécialisé dans un créneau bien précis : les artistes animaliers français, belges et suisses entre 1900 et 1950, un secteur qui peut paraître étroit mais où les découvertes sont payantes.
Vous vous êtes spécialisé dans l’art animalier depuis 2005, un marché qui connaît une grande évolution. Comment l’expliquez-vous ? Pendant longtemps, le bronze animalier était plutôt un objet décoratif et on n’attachait d’importance ni à la relation entre l’artiste et le fondeur, ni à la rareté d’une pièce. Après la mise à l’honneur de Rembrandt Bugatti et de François Pompon au musée d’Orsay, plusieurs expositions, comme « La beauté animale » au Grand Palais et celle sur les grandes figures de l’art animalier au musée des Années 30, en 2012, ont contribué à faire prendre conscience de leur valeur, mais aussi à apprendre à les regarder : au XIX e siècle, 99 % des bronzes sont des fontes au sable, et au XX e , 99 % sont à la cire perdue. Dans ce second cas, le moule est cassé à chaque tirage, les retouches sont faites par le sculpteur, la plupart du temps, qui a un droit de regard sur la patine ; la signature est inscrite dans la cire même… Les reliefs sont plus précis, la sculpture est plus nerveuse et les patines plus profondes, autant de points et de différences qui ont fait évoluer l’appréciation de ces bronzes considérés comme des œuvres d’art et qui ont contribué à l’essor de ce marché. Les prix seront-ils donc différents…
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