Vuillaume, Scarampella et Gabrielli 

Annoncé dans la Gazette n° 42 (voir l'article Le son parfait de Jean-Baptiste Vuillaume de la page 245), le violoncelle signé par Jean-Baptiste Vuillaume n’a pas failli à sa réputation en remportant 248 000 €. Ce luthier français est assurément l’un des meilleurs de la place de Paris à l’époque romantique, comme en témoigne cet instrument à cordes (75,5 cm) fait dans la capitale vers 1840-1845. Il faut rappeler que les productions de Vuillaume – outre une réalisation impeccable, parfois à partir de bois du XVIIIe siècle –, s’accompagnent de recherches autour du son, menées avec le physicien Félix Savart. À 150 040 €, triomphait également un beau violon de Stefano Scarampella, plus moderne puisque fait à Mantoue en 1905 (35,7 cm). Il porte l’étiquette de celui qui compte parmi les plus cotés de la lutherie italienne des XIXe et XXe siècles. Scarampella a laissé des instruments réputés pour leurs excellentes qualités sonores et joués encore aujourd’hui par de grands musiciens, à l’exemple de Tom Chiu ou Jasper Wood. Violon de la maturité, l’objet convoité est accompagné d’un certificat d’Étienne Vatelot du 15 novembre 1977. Retour à l’âge d’or des instruments à cordes, soit le XVIIIe siècle, avec un autre violon, cette fois portant l’étiquette de Giovanni Baptista Gabrielli (35,3 cm) et fabriqué à Florence en 1760. Ce dernier est considéré comme le meilleur adaptateur, en Italie centrale, des modèles de l’Autrichien Jacob Stainer, très convoités dans la péninsule à cette période. Des atouts qui ont valu au violon florentin de décrocher 47 120 €. Place aux archets ensuite, avec, en majesté, un exemplaire pour violon de la main d’Étienne Pajeot, fait vers 1840 et monté argent (62 g). De cet archetier virtuose qui resta toute sa vie fidèle à sa ville natale de Mirecourt, notre modèle devait être adjugé 66 960 €.