Le palais de la place de la Concorde s’apprête à ouvrir au public le 12 juin après des années de polémiques et une minutieuse campagne de restauration. Résultat : un voyage entre poésie et rigueur scientifique, porté par un mode de gestion financière inédit.
L’hôtel de la Marine a retrouvé son port d’attache. L’ancien Garde-Meuble de la Couronne élevé par Ange Jacques Gabriel pour Louis XV, entre 1758 et 1774, sur la future place de la Concorde, vogue depuis dix ans au gré des volontés politiques, économiques et même diplomatiques. Son avenir n’a cessé d’être inventé et réinventé depuis l’annonce, en 2011, du départ de l’état-major de la Marine pour l’Hexagone Balard. Après la tentative de vente en catimini sur le site internet de France Domaine, le projet d’exploitation par des promoteurs privés parmi lesquels le groupe Allard, l’idée d’un rattachement au Louvre et l’éphémère projet d’un grand lieu de valorisation de la gastronomie française, l’État s’est décidé, en 2015, en faveur du Centre des monuments nationaux (CMN). La préservation de la quasi-totalité des aménagements d’origine réclamait un projet à vocation patrimoniale. Mais quelle identité privilégier dans un bâtiment insigne, qui a été l’écrin des plus belles collections de mobiliers et tentures du roi, mais aussi le laboratoire de la création avec ses ateliers sous la vigilance des deux intendants de la Couronne, Pierre Élisabeth de Fontanieu…
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