Un navire historique arrivait à bon port en Bretagne, ou plutôt sa maquette à l’identique : Le Tonnant, lancé en 1789, et capturé par les Anglais avant d’être réintégré dans la Royal Navy. Il a remporté une nouvelle victoire, celle de son adjudication à 76 260 €, à partir d’une estimation maximale de 40 000 € (voir Gazette n° 10, page 155). Véritable chef-d’œuvre de «ponton», c’est-à-dire élaboré par des matelots français prisonniers sur des pontons flottants britanniques, il est fait d’os. En bon état, et présentant, comme l’original, deux ponts équipés de quatre-vingts canons, on peut le dater de la période 1800-1820. Avec 36 900 €, on trouvait dans son sillage une deuxième maquette, également en os, celle d’une frégate de «18», armée de 48 canons, et présentée sans voilure. L’original appartient probablement à la classe Armide, dont quinze exemplaires furent construits entre 1804 et 1823. Sa figure de proue polychromée une déesse brandissant une couronne de fleurs pourrait indiquer qu’il s’agir de La Flore, lancée en 1806. Exceptionnelle par sa grande dimension (60 cm), la maquette est d’une réalisation particulièrement fine, dans tous ses éléments : la carène, les chaloupes, les 48 canons, ou encore le château arrière. Changement de province, avec le lot suivant : une commode de Nîmes de l’époque Louis XV. En noyer mouluré et sculpté, bombée et galbée en façade et sur les côtés, elle s’ornait d’un très riche décor de guirlandes feuillagées, marguerites et nœuds de ruban, ainsi que d’une soupière dans un médaillon. Pour ce bijou de menuiserie régionale, il fallait compter 13 530 €. On pouvait le compléter d’une opulente garniture de cheminée en bronze ciselé et doré constituée d’une paire de candélabres et pendule, de la seconde moitié du XIXe siècle, qui tintait pour 10 578 €.