Alors que la culture était le champ naturel d’application du mécénat d’entreprise, celui-ci a vu, après la crise de 2008, ses moyens réduits et son objet tiré vers le social. Comment le mécénat culturel s’adapte-t-il à cette concurrence ?
De Laurent de Médicis aux Rothschild, le mécène est dans l’imaginaire un protecteur des arts à ses heures perdues. Cette figure du philanthrope amoureux de l’art pour l’art serait-elle à jamais révolue ? «Le mécénat n’est plus assimilable au seul mécénat culturel mais de plus en plus porté vers l’action sociale», affirme Jean-Michel Tobelem, spécialiste de la gestion dans la culture. Déléguée générale adjointe de l’Association pour le développement du mécénat d’entreprise (Admical), vouée à son origine au soutien culturel, Charlotte Dekoker enfonce le clou : «Les domaines de l’intérêt général se sont ouverts. Dès les années 2000, le social a rattrapé la culture. La crise a joué un rôle important : c’est la fin du mécénat «paillettes». Aujourd’hui, le financement de la réception d’une œuvre est devenu aussi important que celui de sa création». Cette diversification croissante des domaines investis rime-t-elle avec une baisse des moyens alloués au mécénat culturel aujourd’hui ? Chute patente des montants attribués En 2010, un rapport de l’Admical s’alarmait devant l’ampleur du repli budgétaire dans ce secteur : il passait en deux ans de 975 M€ à 380 M€. La crise financière de 2008 n’est pas encore digérée. La satisfaction du dernier rapport, en mai dernier, applaudissant le retour en grâce du mécénat culturel est à prendre avec des pincettes. En six ans, les besoins ont décuplé, tant en nombre de porteurs de projet qu’en volume financier…
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