Productions éphémères, plusieurs pièces de haute qualité changeaient de mains, pour la plus grande gloire de la manufacture Verneuilh et Vanier.
La délicate porcelaine de Bordeaux est le fruit de la rencontre entre trois hommes : Pierre Verneuilh et son neveu Jean d’un côté, de l’autre Michel Vanier ; les premiers sont des marchands de la rue des Argentiers, désireux d’ouvrir une manufacture spécialisée, et le second, un excellent porcelainier. En 1787, sortent des ateliers des Terres de Bordes, lieu de la production, les premières pièces, de grande qualité et s’inspirant des dernières modes parisiennes, souvent antiquisantes. Elles seront très appréciées de la clientèle fortunée de la ville portuaire… jusqu’à la Révolution, qui sonne le glas de la manufacture et sa fermeture précoce, en 1790. Caractéristiques du goût à la fin du règne de Louis XVI, ces porcelaines présentent volontiers des formes néoclassiques et des décors fleuris ou inspirés des fresques pompéiennes. Une partie de service à thé en porcelaine l’illustrait ici, attirant 2 625 € ; elle comprend une théière litron couverte, un pot à sucre couvert, un pot à lait couvert de forme balustre, trois tasses litron et deux soucoupes à décor polychrome de paysages avec chaumières, dans des médaillons cernés de rang de perles en or avec galons à fond bleu. Particularité : la monture du couvercle du pot à lait s’avère en métal doré. Sous les pièces, on retrouve la marque «VV» en or, pour Verneuilh et Vanier. Et pour 2 000 €, un pot à eau en forme de broc (h. 20,5 cm) et son bassin ovale (l. 29 cm) trouvaient preneur ; l’ensemble adopte un décor polychrome de cavaliers et chasseurs en costumes orientaux dans un paysage, contenu dans un médaillon ovale cerné de branches fleuries et rinceaux feuillagés en or. La même marque «VV» en or se lisait au revers.