Une enchère inattendue marquait la vente du château de Sancerre, avec le score d’une paire de vases néoclassiques, tandis que le Pâtre de Corot tenait ses promesses.
128 960 € a été le score, impressionnant, enregistré pour une paire de vases Médicis couverts, à l’issue d’une rixe d’enchères. Il faut avouer que ces deux artefacts ont fière allure, sculptés dans le marbre blanc de Carrare ; ils présentent un décor de lauriers et d’oiseaux, avec des anses en branchages, sur une base godronnée (87 x 52 cm). La paire est un travail italien néoclassique, de la fin du XVIIIe siècle ou du début du suivant, et connaît un modèle identique dans les collections du musée Pio-Clementino au Vatican (galerie du Candélabre). Par ailleurs, ce type d’objets fait partie d’une série fameuse, dite «des pots de Piranésie ». À 100 440 €, lui succédait une ancienne carte de la Loire fort rare, puisque dessinée à l’encre, gouache et rehauts dorés sur parchemin dans la seconde moitié du XVe siècle, montrant les Châteaux de Rouane à Blois (169 x 19,5 cm à vue). Et c’est en troisième position que l’on retrouvait le romantique tableau de Camille Corot, objet d’un long article dans la Gazette n° 19 (voir l'article Redécouverte d’un tableau romantique de Corot). Le Pâtre en observation se stabilisait à 80 600 €, une toile signée et dédicacée « à l’ami Blanchard » (65 x 44 cm) ; naturellement cette vision crépusculaire, empreinte de la poésie émanant de toute l’œuvre du maître, est bien répertoriée dans le catalogue raisonné par Alfred Robaut (n° 2459). Quant à son parcours, il passe en 1905 de la collection Tejada à celle des Marnier, famille dans laquelle il était demeuré jusqu’à aujourd’hui. On finira ce tour d’horizon avec une imposante garniture de cheminée d’époque Empire en bronze ciselé et doré, marbre rouge griotte d’Italie, par Claude Galle, comportant une pendule-borne (62 x 45 x 23 cm) et deux candélabres «aux Égyptiennes» à cinq branches (h. 62,5 cm). Elle tintait à 29 140 €.