La tonalité XVIIe siècle de la session bordelaise se déclinait à travers des œuvres des Fris, Van Balen et Jan Bruegel, concurrencées par des pièces opulentes dans le style Renaissance.
De Jan Fris, maître hollandais des vanités, on ne connaît que peu de compositions, une quinzaine à peine étant aujourd’hui répertoriées. La toile proposée ici (111,5 x 87 cm), vient compléter en beauté ce mince corpus, et a donc pu prétendre à 46 250 €, d’autant plus qu’elle affiche une signature et une date à droite, «J Fris 1666». Autour d’un crâne et d’un humérus, l’artiste a placé des symboles de la fuite irréversible du temps et de la fragilité de la vie (sablier, bougie, verre), ainsi que ceux de la connaissance et de la richesse (globe terrestre, tapis). Quant à la vanité du paraître, elle est représentée par le casque emplumé, un élément original que l’on retrouve dans trois autres tableaux de Fris. Analysée dans la Gazette n° 11 (voir l'article Van Balen, Bruegel… et Rottenhammer de la Gazette n° 11, page 141), la petite peinture sur cuivre due aux talents croisés d’Hendrick Van Balen et Jan Bruegel l’Ancien (16,5 x 26,5 cm), et représentant Diane et Actéon, a également attiré l’enchère notable de 40 620 €. Elle témoigne non seulement du goût prononcé pour les scènes mythologiques autour de 1600, mais aussi de ces fameuses compositions, fruits de la collaboration entre artistes flamands, chacun traitant ses éléments favoris, personnage ou paysage… La sculpture la plus remarquable de la vente prenait l’apparence colorée d’un grand médaillon en terre émaillée dans le style des Della Robbia, mais datant du XIXe siècle (diam. 50 cm) ; les reliefs y apparaissent en blanc sur fond bleu, à décor d’une figure de saint Vincent Ferrier prêchant, tenant une bible dans la main gauche et désignant de l’index droit le Christ en mandorle à fond jaune. Il changeait de mains contre 26 250 €. En matière de volumes impressionnants, il y avait aussi une cheminée monumentale (233 x 188 x 70 cm) en noyer sculpté, de la même époque, dont le linteau est orné d’une scène de bataille s’inspirant des bas-reliefs du tombeau de François Ier, à la basilique de Saint-Denis, par Pierre Bontemps (25 000 €).